Son nom ne vous dit sans doute rien. Il a pourtant incarné à l'écran l'un des plus célèbres méchants de l'histoire du cinéma. Dans une autre vie, David Prowse a été Dark Vador, le personnage mythique de la saga "Star Wars". Cet ancien bodybuilder anglais aujourd'hui âgé de 78 ans s'est ainsi glissé par hasard dans la sombre armure du seigneur Sith en 1977 et l'a incarné à l'écran dans les trois premiers volets de la franchise de George Lucas : "La guerre des étoiles", L'Empire contre-attaque" et "Le Retour du Jedi". Interrogé par un quotidien britannique local, le "Hull Daily Mail", le vieil homme est revenu sur cette aventure exceptionnelle et a livré un avis très tranché sur les films de la deuxième trilogie sortis dans les années 2000.
Lors de cet entretien, David Prowse a d'abord raconté quelques unes de ses mésaventures sur le tournage de "Star Wars". Il est par exemple revenu sur la rocambolesque histoire de la voix de Dark Vador. Ce n'est en effet pas la sienne que l'on entend dans les trois premiers opus. Durant le tournage de "La guerre des étoiles", l'ancien bodybuilder a pourtant bien dit lui-même le texte prévu par le scénario. Mais sa voix a en fait été remplacée au montage, ce qu'il a découvert lors du premier visionnage de la version finale du film.
En fait, Georges Lucas avait décidé, à la fin du tournage, de resynchroniser sa voix en studio car les enregistrements de celle-ci avaient été rendus inaudibles par le masque porté par l'acteur. Mais au lieu de faire venir d'Angleterre David Prowes pour le faire réenregistrer son texte aux Etats-Unis, le réalisateur américain a préféré faire appel à un autre acteur disponible immédiatement, James Earl Jones. Ce dernier deviendra ainsi la voix officielle du personnage. Selon David Prowse, Georges Lucas a pris cette décision car il voulait à l'époque épargner un billet d'avion au budget déjà très serré de son film. Des mauvaises langues ont quant à elles affirmé que c'était l'accent trop prononcé du bodybuilder, incompatible avec le rôle, qui avait motivé la décision du réalisateur.
Les mésaventures de David Prowse ne se sont pas arrêtées là. L'acteur a aussi révélé que George Lucas lui avait donné un faux texte sur le tournage de "L'Empire contre-attaque" pour la fameuse scène dans laquelle Dark Vador révèle à Luke Skywalker qu'il est son père. Le réalisateur américain voulait ainsi éviter que ne fuite dans la presse le plus gros rebondissement de sa trilogie. Une fois de plus, ce n'est qu'en visionnant la version finale du film que David Prowse a découvert la portée décisive d'une scène qu'il a pourtant intégralement tournée.
Interrogé par la suite sur la deuxième trilogie "Star Wars" sortie dans les années 2000 et dans laquelle il n'apparaît pas, l'ancien "Dark Vador" n'y est pas allé par quatre chemins. Il "n'a pas du tout aimé" les trois films sortis entre 1999 et 2005 : "La Menace fantôme", "L'Attaque des clones" et "La Revanche des Sith" . "Je pense que l'opinion communément partagée maintenant est qu'il s'agit de films très mauvais" a-t-il lâché. Avant d'ajouter : "Il n'y a pas de comparaison avec les premiers films. Eux avaient une histoire beaucoup plus crédible".
Malgré cela, David Prowse n'a pas caché son envie d'apparaître dans les prochains "Star Wars" produits par Disney. "Malheureusement, Dark Vador a été éliminé" a admis avec humour le septuagénaire. "Mais ça serait sympa de revenir et de jouer un autre personnage parce que personne n'a jamais vu mon visage. Je n'ai jamais été démasqué". L'une de ses plus grosses déceptions est d'ailleurs de ne pas avoir joué la fameuse scène du "Retour du Jedi" dans laquelle Dark Vador révèle enfin son visage aux spectateurs. A l'époque, George Lucas avait attribué la séquence à un autre acteur, Sebastian Shaw. Ce dernier, déséspérément à la recherche de travail à l'époque, avait réussi à arracher cette courte apparition au réalisateur américain grâce à l'intervention d'un de ses amis, Alec Guiness, alias Obi-Wan Kenobi. Une énième mésaventure pour l'ancien seigneur du côté obscur, qui aurait légitimement droit, aujourd'hui, à son petit moment de lumière.