Dernier week-end de JT pour Claire Chazal. Dimanche, la journaliste fera ses adieux aux journaux du week-end de TF1 après 24 ans de bons et loyaux services. Depuis l'annonce lundi de la nouvelle, les réactions se sont enchaînées : Laurent Delahousse, Julian Bugier, Jean-Pierre Pernaut et Gilles Bouleau ont chacun adressé un message à leur consoeur, tandis que Karine Le Marchand a considéré que TF1 avait pris une bonne décision. Anne Sinclair, elle, ne partage l'avis de l'animatrice de "L'Amour est dans le pré".
La directrice éditoriale du Huffington Post publie ce vendredi une tribune intitulée "Jamais (plus) le dimanche", où l'ex-présentatrice de "7 sur 7", chaque dimanche avant le JT de Claire Chazal entre 1991 et 1997, rend hommage à la journaliste. "Nous serons tous un peu nostalgiques dimanche soir quand Claire Chazal dira au revoir. Elle rythmait les week-ends, sa blondeur et sa grâce nous disaient que c'en était fini de la douceur des fins de semaine", débute la journaliste.
"On célèbre aujourd'hui son professionnalisme, son exigence. Mais on parle peu d'elle, de sa loyauté, de sa droiture. On a beaucoup dit qu'elle était l'image de la bourgeoisie tranquille. Elle était en fait le gage qu'il restait une part d'invariance dans un monde en mouvement", écrit Anne Sinclair à propos de cette femme "inquiète, qui doute, et dont l'apparente sérénité cache l'angoisse de voir le gouffre s'ouvrir sous ses pieds". "Dans un monde audiovisuel souvent vain, toujours cruel, avide, envieux, elle était amicale, chaleureuse, et profondément bienveillante", ajoute-t-elle.
"Quitter une fonction prestigieuse à la télévision qu'on a exercée longtemps n'est pas un drame, quand tant de gens ont aujourd'hui une existence précaire et l'anxiété du lendemain", poursuit Anne Sinclair avant de dénoncer le fondement de la décision de la Une et la manière de faire. "TF1 a perdu son lustre, sa suprématie, beaucoup de ses téléspectateurs, mais les journaux de Claire moins que d'autres cases d'une chaîne qui se sent menacée. Brutalité des médias. Brutalité d'une maison qui ne s'est jamais encombrée d'élégance", enchaîne Anne Sinclair.
"Brutalité d'une annonce qu'aucune conversation sérieuse ne lui avait laissé prévoir. Brutalité d'un départ précipité, alors que, confirmée pour cette rentrée, photographiée dans son nouveau décor, mise en valeur à la conférence de presse de la chaîne, Claire, qui officiait depuis deux semaines déjà, était repartie pour un an aux commandes du journal du week-end", termine la journaliste, qui souhaite la "bienvenue à Anne-Claire Coudray". "Mais dimanche, quand même...", conclut-elle.