Des offres pas à la hauteur. Le 13 juin dernier, la Fédération française de tennis avait lancé un appel d'offres concernant les droits télés de Roland-Garros sur la période 2021-2023. Selon "Les Echos", la FFT a estimé insuffisantes les propositions reçues par les diffuseurs. "Le prix de réserve global n'étant pas atteint, une période de négociation est ouverte avec les acteurs en présence", déclare la Fédération dans un communiqué ce vendredi. Jusqu'à la récente dernière édition, c'était France Télévisions qui retransmettait en clair l'événement sportif, comme depuis plus de trente ans.
Selon Emilie Montané, directrice des médias de la FTT, aux "Echos" en juin dernier, la Fédération de tennis "peut espérer une meilleure valorisation", précisant qu'une édition du Roland-Garros se négocie à hauteur de 20 millions d'euros et qu'une de Wimbledon monte à environ 68 millions d'euros. Cette mise sur le marché des droits télé fait suite aux travaux qui ont eu lieu au Stade Roland-Garros, dont notamment l'éclairage des différents courts et la couverture du court Philippe-Chartier.
Pour tirer un maximum d'argent de sa compétition phare, la FFT a décidé de découper ses droits télé en trois lots. Les deux premiers concerneront des sessions en soirées, permises par les récents travaux dans le stade, et certains matchs en journée. Le troisième comprendra l'intégralité des matchs. Selon la Fédération française de tennis en juin dernier, de nombreux diffuseurs s'étaient déjà manifestés, dont notamment des chaînes privées en clair comme TF1 ou M6, des chaînes payantes ou des plateformes de SVOD, comme Amazon, qui a déjà acquis les droits de retransmission du tennis au Royaume-Uni en 2017.
"France Télévisions peut se positionner mais nous n'avons pas pour vocation de financer le service public, en réduisant nos gains", avait lancé le président de la FFT Bernard Giudicelli en guise d'avertissement, selon des propos rapportés par "Les Echos" en juin dernier. Ce dernier a tout de même inclus dans ses conditions de vente que les quarts, les demis et la finale de Roland soient diffusés en clair, alors que la réglementation n'impose la diffusion gratuite que de la seule finale.
Le 18 juin dernier, dans une interview accordée au "Monde", Delphine Ernotte avait estimé peu courtois les propos du président de la Fédération. "C'est normal que la Fédération lance un appel d'offres. Mais ce que j'ai lu dans la presse - savoir qu'elle veut beaucoup plus d'argent et qu'elle va demander aux GAFA - m'a beaucoup choqué", avait-elle confié. Et d'ajouter : "C'est une façon très cavalière de traiter un partenaire de 30 ans, qui concourt au succès de Roland-Garros". Et de mettre en garde : "La compétition est visible en intégralité de manière gratuite. Il y a un danger à vouloir privatiser le sport."