C'est la petite musique qu'on entend depuis plusieurs mois : le service public audiovisuel serait le bras armé de la majorité pour dénigrer Nicolas Sarkozy. Dernier exemple en date avancé par ses partisans, l'enquête du magazine "Envoyé Spécial" sur l'affaire Bygmalion diffusée jeudi soir. "Je m'inscris en faux contre quelque chose que j'entends beaucoup en ce moment, un procès en gauchisme et en anti-sarkozysme qu'on fait au service public, a expliqué Elise Lucet sur France 5. Je suis désolée mais le service public est le seul endroit où on peut faire de l'investigation à la télé. Delphine Ernotte en est la garante, elle nous suit, nous soutient".
Elise Lucet a rappelé que dans "Cash Investigation", autre émission qu'elle anime, "des ministres du gouvernement actuel sont mis en cause ou en difficultés". "On a le droit d'être journaliste, de faire des enquêtes, même si elles touchent aux politiques, et cela n'est pas parce qu'on est en période électorale qu'on ne veut pas le faire", a-t-elle conclu. Dans son dernier livre, Nicolas Sarkozy critique la ligne éditoriale de France Télévisions. Il veut moins de "dérision, de polémique et d'investigation racoleuse", qui, estime-t-il, "ont parfois pris le pas sur la découverte, la science et la culture". Récemment, en meeting, l'ex-chef de l'Etat avait lancé : "Les journalistes de France 2, cela donne une idée de ce qu'était Che Guevara".