La folle semaine de Donald Trump se poursuit. Après avoir été suspendu de Facebook et de services comme Instagram, Twitch ou Snapchat jeudi, au lendemain des violences à Washington qui ont vu ses partisans envahir le Capitole, c'est cette fois Twitter qui a appliqué vendredi une mesure de rétorsion inédite à l'encontre du 45e président des Etats-Unis. Le réseau social de prédilection de Donald Trump a en effet décidé de suspendre de manière définitive son compte personnel, fort de 88 millions d'abonnés, après l'avoir déjà rendu inaccessible pendant 12 heures mercredi.
"Après examen approfondi des tweets récents de @realDonaldTrump et du contexte actuel - notamment comment ils sont interprétés (...) - nous avons suspendu le compte indéfiniment à cause du risque de nouvelles incitations à la violence", a expliqué dans un communiqué le réseau social dirigé par Jack Dorsey. Les comptes gouvernementaux @POTUS et @WhiteHouse, toujours actifs, feront aussi l'objet de mesures restrictives en attendant l'investiture de Joe Biden le 20 janvier prochain.
Car c'est par le biais du compte officiel de la présidence des Etats-Unis que Donald Trump a pu faire part de son indignation avant de voir ses tweets supprimés. L'homme à la tête de la première puissance économique mondiale a ainsi écrit : "Twitter est allé encore plus loin dans son musellement de la liberté d'expression et ce soir, les employés de Twitter ont coordonné avec les démocrates et la gauche radicale le retrait de mon compte de leur plateforme pour me faire taire, moi et vous, les 75 millions de grands patriotes qui ont voté pour moi".
Dans un autre tweet supprimé lui aussi, Donald Trump a évoqué la possible création d'une plateforme afin de pouvoir continuer à s'adresser à son public. "Nous avons mené des négociations avec d'autres sites", a-t-il même pris soin de préciser. De son côté, le fils aîné du président, Donald Trump Jr, a réagi en tweetant : "La liberté d'expression est attaquée !" et en invitant ses abonnés à le rejoindre sur son site personnel, craignant de voir son compte supprimé à son tour.
"Nous avons bien fait comprendre depuis des années que ces comptes n'étaient pas entièrement au-dessus de nos règles, et qu'ils ne peuvent pas utiliser Twitter pour inciter à la violence, entre autres choses", a précisé de son côté Twitter dans son communiqué, alors que Donald Trump avait incité ses partisans à manifester devant le Capitole mercredi, parlant une nouvelle fois d'une élection présidentielle truquée. Les violences à Washington ont causé la mort de cinq personnes.