Il refait l'année. Ce soir, Etienne Carbonnier prend les commandes de "Transpi, l'année des champions", divertissement produit par Bangumi. Pour ce nouveau prime time, le chroniqueur de "Quotidien" va faire revivre l'année sportive écoulée de manière décalée, à travers des sujets déjà diffusés dans l'émission de Yann Barthès mais également avec de nombreuses images inédites. puremedias.com s'est entretenu avec Etienne Carbonnier pour évoquer avec lui ce nouveau prime time ainsi que son avenir dans "Quotidien".
Propos recueillis par Benjamin Meffre.
puremedias.com : Que va-t-on voir ce soir dans "Transpi, l'année des champions" ?
Etienne Carbonnier : Le prime va être vraiment divisé en deux grosses parties. La première sera sur la Coupe du Monde, la meilleure nouvelle de 2018. Et comme dans "Quotidien", nous nous étions arrêtés à la fin des poules, nous n'avions pas pu traiter le reste de la compétition, donc nous en avons profité. Nous reverrons la finale sous un angle différent, la victoire notamment dans les vestiaires avec Emmanuel Macron, Vladimir Poutine et un autre politique français très connu qui a réussi à s'incruster jusque dans les vestiaires des Bleus... C'était un peu le G7 ! (Rires) Nous reverrons aussi les images à l'Elysée puisque nous avons retrouvé un enfant qui a réussi à s'incruster et a passé la meilleure journée de sa vie à l'Elysée.
Et dans la deuxième partie, nous reviendrons sur nos champions de l'année, sur les compétitions que nous avons suivies et aimées, notamment les champions du monde et de France de béhourd, des combats médiévaux où les personnes font toutes 2 mètres et se défoncent à coups de grandes haches. Ils viendront aussi nous raconter comment ils en sont arrivées à faire cela le week-end. Nous verrons aussi l'équipe de France de moins de 20 ans de bridge, qui sont devenus champions du monde et sont super second degré. La championne de France de cyclisme du clergé sera également là. Nous jouerons aussi en plateau avec Alison Wheeler et Thomas VDB notamment, des quizs...
Vous n'aurez pas de champion du monde sur le plateau ?
Non non. Mais nous aurons Benjamin Mendy, le plus rigolo des champions, en duplex !
"Avoir son prime time n'est pas forcément flippant"
Donc ce sera un mélange de LOL et d'actu ?
Ce sera vraiment à l'image de la chronique, en version étendue et étirée, avec en plus quelques happenings en plateau. Mais dans l'esprit, ce sera la même chose.
Avoir son prime time, c'est une consécration ou une grande peur ?
(Rires) J'en ai déjà eu l'an dernier, donc c'est un peu des deux. C'est quand même une grosse marque de confiance de la part de Yann Barthès et Laurent Bon de confier une émission à un petit mec de 30 ans, comme ils l'ont aussi fait avec Martin Weill. C'est hyper enthousiasmant mais pas forcément flippant puisque nous faisons ce que nous aimons, je suis hyper content de l'émission et de la montrer.
Les bonnes audiences de la première du nouveau magazine de Martin Weill mettent-elles la pression ?
Pas du tout. Déjà, je suis un mec qui ne s'intéresse pas trop à cela. Et ce n'est pas vraiment comparable puisque nous ne sommes pas à la même période, Martin était sur un magazine de reportages, on ne l'avait pas vu depuis longtemps... Là, nous sommes vraiment sur du LOL, pendant les fêtes, près des best-of... En tout cas, nous n'avons aucun objectif.
"Ma pire crainte serait de faire une émission dont je ne suis pas fier"
Il n'y a même pas pour objectif de faire mieux que la "Soirée Canap'" d'avril ?
Non non. Je pense que nous étions d'accord sur le fait que l'émission est vraiment bien, ce qui est le plus satisfaisant. Après, plus il y a de monde qui la regarde, mieux c'est, mais l'important est vraiment de faire une émission dont nous sommes contents que nous livrons une bonne émission. Ma pire crainte serait de faire un truc dont je ne suis pas satisfait, pas fier. Cela me ferait vraiment chier.
Dans "Quotidien", quelle chronique vous donne le plus de plaisir : "Transpi" ou "Canap'" ?
C'est pareil... Après, je m'investis plus dans le "Transpi" puisque je regarde vraiment toutes les images, donc j'y mets souvent plus ma patte. Mais le "Canap'", je trouve cela super et j'adore quand nous suivons l'Assemblée nationale avec "Les foufous de l'Assemblée". Je trouve que c'est une matière qui est riche, intéressante et très drôle. Ce sont donc deux exercices différents : le "Canap'", c'est un petit bonbon, court, très monté.
Justement, c'est le grand retour à l'Assemblée nationale de "Quotidien". Des députés vous ont-ils écrit depuis ?
Non non. A l'époque du "Petit Journal", où je faisais déjà "Les cancres de l'Assemblée", des députés s'étaient plaints et avaient dit qu'ils ne voulaient plus que l'Assemblée nationale nous transmette les images. Maintenant, je pense qu'ils sont bien au courant que c'est filmé, que cela est diffusé... S'ils sont dans "Les foufous", c'est qu'il y a une raison, qu'il faut qu'ils arrêtent de jouer à Candy Crush et bosser un peu. (Rires)
"Je pense que Marlène Schiappa a tweeté un peu trop vite"
Marlène Schiappa a récemment estimé qu'une séquence la mettant en scène était "sexiste". Avez-vous compris son indignation ?
(Rires) Absolument pas ! D'ailleurs, nous avions répondu le lendemain dans l'émission puisque c'est une séquence que nous avions fait mille fois avec des hommes et des femmes, des hommes ensemble, des femmes ensemble... Bien évidemment, il n'y avait rien de sexiste. Et en regardant la séquence, on s'en aperçoit. Je pense qu'elle avait tweeté un peu trop vite.
A travers ces chroniques, vous vous sentez plutôt journaliste ou humoriste ?
Un peu des deux. J'ai l'impression qu'il y a un côté journalistique, même quand c'est fait avec de l'humour. Quand nous allons sur des compétitions que nous ne connaissons pas trop et qui auraient tout de même pu être un petit sujet en PQR, nous le faisons. Et le meilleur moyen d'attirer des gens sur des trucs comme ça, atypiques et pas hyper médiatisés, c'est peut-être de le montrer par le rire. Je pense que je suis un peu entre les deux.
N'avez-vous pas peur d'être redondant, en parlant souvent de "L'Amour est dans le pré" dans "Canap'" par exemple ?
C'est une crainte. Après, il y a énormément de contraintes dont les gens n'ont pas forcément conscience, comme les histoires de droits d'images. Parfois, nous sommes assez limités. Nous voudrions faire certaines choses et nous ne pouvons pas puisqu'il y a ces questions, à la fois pour le "Canap'" et pire encore pour le "Transpi" puisque les droits du sport sont difficiles. Cela pousse parfois à être créatif, à trouver de nouvelles idées comme cette année avec RMC Sport, où le prix des droits a augmenté de telle manière que nous ne pouvons plus y avoir accès. Donc il faut parler d'un match de foot, sans en avoir les images.
Une chronique "Transpi" peut vraiment coûter très cher avec des images de sport ?
Ah oui ! Cela peut vraiment coûter très, très cher. C'est la documentation qui s'occupe de cela mais, généralement, quand ils me disent que nous ne pouvons pas, c'est que cela coûte trop cher.
"Je n'ai aucune envie d'être journaliste sportif"
Est-ce que, comme Martin Weill, vous pourriez quitter "Quotidien" pour avoir votre propre émission ?
Pour l'instant, je me sens très, très bien dans "Quotidien". Après, la question sera de savoir si j'estime être arrivé au bout du truc, si j'ai peur de me répéter, si j'ai envie d'évoluer... Mais cela peut être au sein de "Quotidien" en faisant évoluer une chronique. Après trois ans et des centaines de chronique, ce n'est pas un puits sans fond, nous retombons parfois sur les mêmes sujets même si nous pouvons ainsi suivre des gens d'une année à l'autre, ce qui est le côté cool. Mais les matchs de foot, les conférences de presse, même si nous essayons de nous creuser la tête et de trouver des idées nouvelles, cela devient très compliqué de faire un truc rigolo et très différent à chaque fois.
Vous diriger vers le journalisme sportif plus sérieux pourrait-il vous plaire ?
Non. Je n'ai aucune envie d'être journaliste sportif. Je ne pense pas l'être ni le devenir. Quand j'ai commencé au "Petit Journal", j'ai fait beaucoup de politique. Et je m'intéresse autant à la politique qu'aux émissions de télé à la con en passant par la Fashion Week parfois dans "Transpi" - cela me fait beaucoup rigoler ! J'aime bien toucher à tout et je pense que les téléspectateurs se rendent bien compte que les chroniques ne sont pas faites par un spécialiste du sport qui amène un regard technique. Les gens ne viennent pas pour cela et d'autres font cela beaucoup mieux que moi ailleurs.
Malgré tout, faire des commentaires décalés de matchs à la télévision ou à la radio pourrait vous intéresser ?
Je l'ai fait quelques fois, notamment avec Yoann Riou sur L'Equipe ou sur beIn Sports avec la NBA, que j'aime beaucoup. Mais je ne suis clairement pas fait pour cela. Cela me fait marrer mais je ne pense pas être fait pour cela.
Votre rencontre avec Zinedine Zidane restera-t-elle le meilleur moment de votre carrière ?
(Rires) Probablement, oui ! C'était assez cool. Et en quelques mois, j'avais vu Kylian Mbappé et Zinedine Zidane. Il ne me manque plus que Michael Jordan et puis je peux mourir tranquille !