Coup d'éclat ou coup de colère ? Bernard Tapie était l'invité d'Audrey Crespo-Mara ce lundi matin sur Europe 1, peu après 8h15, pour parler notamment du procès dans l'arbitrage rendu par l'Etat dans l'affaire Crédit Lyonnais-Adidas, qui s'ouvrira lundi prochain. Mais l'interview a commencé froidement lorsque, dans son introduction, la journaliste lui a demandé en préambule : "Vous vous battez contre un cancer depuis plus de deux ans, vous serez devant la justice cette semaine et ces derniers jours vous devez faire face à de nouvelles accusations, comment vous sentez-vous ?".
"Vous mélangez un peu les carottes et les bottes... J'ai un problème, c'est le cancer et un deuxième problème, c'est le procès. Le reste, c'est peut-être vos problèmes à vous, mais c'est pas les miens", lui a rétorqué l'homme d'affaires, mis en cause ce week-end par un ancien proche, Marc Fratani, qui l'accuse entre autres d'avoir acheté un arbitre à l'occasion d'un match PSG-OM dans les années 90, quand Bernard Tapie était président du club marseillais.
Après une question autour de son cancer et du procès qui s'annonce, Audrey Crespo-Mara est revenue à la charge sur les accusations de Marc Fratani. "Ca tombe bien qu'il ait fait ça parce que j'ai demandé à la Ligue par l'intermédiaire de mon avocat qu'ils le convoquent pour qu'il dise qui. Parce que s'il y a un arbitre qui a accepté d'être acheté pour un match, il faut le savoir. Vous vous rendez compte, c'est trop grave", a estimé Bernard Tapie, en confirmant qu'il allait porter plainte contre son ex-collaborateur.
Mais à la faveur d'une nouvelle relance de la journaliste d'Europe 1 autour de l'affaire Fratani, l'ancien ministre de François Mitterrand a perdu son calme. "Si on passe la matinée pour parler de ce que Fratani a dit, je me lève et je vous laisse toute seule. On est d'accord ? Je suis venu parler de mon procès et de ce qui se passe dans le pays. S'il n'y a que ça qui vous intéresse, moi ça ne m'intéresse pas". Et alors qu'Audrey Crespo-Mara insistait, Bernard Tapie a conclu d'un ton catégorique : "Je ne vous répondrai pas et vous ne serez pas la première". Il s'est ensuite levé pour se diriger vers la sortie du studio. "C'est ridicule. Vous saviez très bien qu'on parlerait de ça", a tenté en vain de le retenir Audrey Crespo-Mara. "C'est histoire de faire un coup", a-t-elle conclu.
Cette dernière a tenu à rappeler aux auditeurs que son invité avait été prévenu bien en amont que le sujet Fratani serait abordé au cours de cette interview et qu'il en avait accepté le principe, de même que la journaliste avait également prévu de l'interroger sur le procès, sa maladie et "bien d'autres choses"... si son invité lui en avait laissé le temps. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.
En mai 2014, Bernard Tapie avait déjà quitté un studio d'Europe 1. Il s'agissait de celui de Thomas Sotto, alors matinalier de la station.