Quand la politique s'invite à l'Eurovision. Hier vers minuit, entre la fin des prestations et la distribution des points qui a sacré Duncan Laurence, candidat des Pays-Bas, Madonna est apparue sur la scène de l'Expo Tel-Aviv, en Israël. Avec sa troupe de danseurs, elle a offert une performance au public du célèbre concours de chant européen, en interprétant "Like a Prayer", l'un de ses tubes de la fin des années 1980, ainsi que son tout dernier single, "Future", extrait de son prochain album studio baptisé "Madame X".
Pendant cette prestation, très critiquée d'un point de vue artistique sur les réseaux sociaux, deux des danseurs de Madonna ont arboré dans le dos des drapeaux israélien et palestinien dans ce qui ressemblait à un message de fraternité. L'Union européenne de Radio-télévision (UER), organisatrice, a souligné dans un communiqué que la référence politique faite par les danseurs de Madonna ne figurait pas dans les répétitions telles que l'UER les avait approuvées. Et de rappeler que l'Eurovision "est un évènement apolitique" et que "Madonna en avait été informée".
Quelques jours plus tôt, l'annonce de la venue de Madonna avait déclenché une vive polémique, des appels au boycott étant lancés contre Israël pour protester contre "la violation des droits des Palestiniens". "Je ne cesserai jamais de jouer la musique pour me plier à de quelconques demandes politiques, pas plus que je ne cesserai de m'élever publiquement contre les violations des droits humains, où que ce soit dans le monde", avait déclaré la chanteuse dans un communiqué.
Madonna n'est pas la seule à avoir fait parler d'elle politiquement hier soir. Au moment de l'annonce des résultats, les membres du groupe islandais Hatari, connus pour leur opposition déclarée à l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, ont ainsi déployé des banderoles aux couleurs palestiniennes, suscitant des sifflets dans le public. L'UER a prévenu que ces agissements contrevenaient "directement" aux règles du concours, et que "les conséquences (en) ser(aie)nt discutées" par la direction de la compétition.