Verra-t-on des pancartes sur le tapis rouge ? Ce lundi 6 mai, un collectif de travailleurs du cinéma a appelé à une grève "de tout.e.s les salarié.e.s du Festival de Cannes et des sections parallèles" afin de "perturber" l'évènement. Un appel qui ne remet pas en cause l'ouverture ou la tenue du festival, l'objectif n'étant pas de nuire aux films qui seront présentés a expliqué le collectif.
La cérémonie d'ouverture du 77e Festival de Cannes aura lieu le 14 mai prochain, en présence du jury, présidé cette année par Greta Gerwig. Interrogé par l'AFP, les organisateurs n'ont n'a pas encore réagi. Une centaine de films doit être présentée sur le Croisette, où des dizaines de stars doivent monter les marches, comme Francis Ford Coppola, George Lucas, Meryl Streep ou Adam Driver, avec des dizaines de milliers de festivaliers.
Baptisé "Sous les écrans la dèche", le collectif s'est réuni en présence d'une cinquantaine de membres en assemblée générale pour voter cette grève, a expliqué l'une de ses porte-paroles à l'AFP. Parmi les personnes qui ont voté pour la grève, on retrouve plusieurs métiers du cinéma comme des projectionnistes, programmateurs, attachés de presse, chargés des billetteries ou de l'accueil des invités, a encore précisé la porte-parole.
Le collectif dénonce la précarité de leurs métiers et demandent d'être considérés comme intermittents du spectacle. Alors même que ces personnes sont employées par différents festivals et réalisent des missions temporaires au cours de l'année, ils ne bénéficient pas de ce statut, permettant d'être rémunéré entre deux projets. Autre point de friction, les dernières réformes de l'assurance chômage prises par arrêté par le gouvernement, qui doivent durcir les règles d'indemnisation cet été. De nouvelles règles qui pourraient obliger "la majorité (d'entre eux) à renoncer" à leur métier.
"Nos alertes et nos revendications ont été jusqu'ici accueillies avec une bienveillance polie, mais aucune proposition concrète n'a été avancée par le CNC (Centre national du cinéma) ou le ministère de la Culture", explique le collectif dans un communiqué. Le Festival a seulement été perturbé une fois par un mouvement social, en mai 1968. Une 21ème édition qui avait dû être écoutée, alors même que Jean-Luc Godard, François Truffaut ou Claude Lelouch étaient parmi les militants.