Big bang dans les aides à la presse. Comme le rapporte Les Echos, Fleur Pellerin a révélé hier les grandes lignes d'une réforme de la répartition de ces subventions publiques particulièrement stratégiques pour les titres de presse en ces temps de crise. En nette augmentation ces dernières années, les aides à la presse ont représenté en 2014 un pactole de 820 millions d'euros via des aides directes (130 millions d'euros) et indirectes (aides postales et taux de TVA réduit à 2,1%).
Fleur Pellerin va ainsi ouvrir les aides directes jusque-là réservées aux quotidiens de la presse d'information politique et générale à l'ensemble des périodiques quelle que soit leur périodicité. Parmi les nouveaux entrants, on retrouvera notamment "Charlie Hebdo", "Le Monde diplomatique", "Politis", "Causette" ou encore "Society". Ces derniers devraient se partager une enveloppe de cinq millions d'euros par an. Quant à la TVA réduite, elle restera appliquée à toutes les familles de presse.
Si certains titres gagnent avec la réforme, d'autres perdent. Fleur Pellerin a ainsi décidé de supprimer l'aide postale à la presse dite de "loisirs", une catégorie qui réunit les magazines people et télé. Cette famille de titres est désormais distinguée de la presse "d'info générale" et de la presse "de connaissance et de savoirs", une nouvelle catégorie réunissant des titres spécialisés, jeunesse ou scientifiques. Ces deux dernières conserveront les aides postales.
Fleur Pellerin a justifié sa décision par la meilleure santé financière des magazines de loisirs. "Bon nombre de ces titres connaissent en général une situation économique plus favorable, qui les met en condition de négocier des tarifs avantageux avec La Poste", a-t-elle expliqué à Libération. Le détail des pertes pour ces magazines comme "Closer", "Public", "Télé Star" ou encore "Télé Loisirs" devrait être précisé en septembre. Cette opération devrait permettre à l'Etat d'économiser 50 à 70 millions d'euros qui seront réaffectés à l'aide à l'innovation des titres.