Elle a été élue "voix féminine des radios généralistes de l'année" par les internautes de puremedias.com et de "20 Minutes". Flavie Flament, qui présente chaque jour sur RTL "On est fait pour s'entendre" et chaque samedi "Nous voilà bien !", obtient sa première récompense dans le palmarès des Radio Notes, édition 2019. L'animatrice a également fait son grand retour à la télévision cette saison avec "L'Atelier", diffusée le samedi en fin d'après-midi sur M6. Autant d'émissions sur lesquelles puremedias.com a pu interroger Flavie Flament à l'occasion de cette victoire.
Propos recueillis par Christophe GazzanoQuel effet cela fait-il de succéder à Daphné Bürki et à Léa Salamé dans ce palmarès ?
La radio est un média magnifique. Il ne se passe pas un matin sans que je ne me dise que j'ai une chance inouïe de faire ce métier. Recevoir une récompense pour ce travail-là, c'est quelque chose qui me touche particulièrement parce que je pense que la radio est un média de proximité et de sincérité. Ce prix, c'est aussi la voix de tous les auditeurs qui chaque jour ont besoin de s'interroger sur la société ou leur comportement. Je trouve ça chouette parce que c'est aussi une façon de mettre à l'honneur tous ceux qui nous écoutent.
Comment "On est fait pour s'entendre" a-t-elle évolué depuis sa mise à l'antenne en 2011 ?
C'est une émission qui prend l'air du temps. Je ne peux pas vous dire qu'il y ait eu des modifications radicales depuis 2011. On vit avec les auditeurs, on réfléchit avec eux, on ressent leurs envies, leurs appétences, on précède parfois aussi leurs besoins. C'est donc une émission qui au fil du temps s'est transformée peut-être comme on a parfois aussi transformé notre vision des choses, notre vie. On s'est attaqué à des sujets très lourds certaines années en parlant par exemple des différences, un sujet qui me tient à coeur. Cette année, on rebondit sur l'actualité. Nous nous sommes aussi un temps intéressé à la santé et au médical et puis on s'est rendu compte au fur et à mesure que nos auditeurs avaient envie de parler d'autre chose... Ce que je trouve fabuleux, c'est qu'on navigue en temps réel et ça c'est l'avantage du direct radio.
"Tous les challenges sont bons à prendre"
A la rentrée de janvier, votre émission va être avancée d'une demi-heure pour être diffusée à 14h30 et durera toujours une heure. Qu'est-ce-que cela change pour vous ?
J'aborde ce changement-là avec énormément d'enthousiasme. Tous les challenges sont bons à prendre et en même temps je connais le lien qui nous unit à nos auditeurs. Cette communauté qui nous suit et qui réfléchit avec nous. Ce qui va changer, c'est que mes déjeuners seront définitivement impossibles désormais (rires) ! En terme d'audience, c'est un petit challenge parce qu'on va aller à la rencontre d'un public qui ne nous connaît pas forcément à 14h30. C'est un choix qui nous a été annoncé il y a quelques jours et qu'on a accueilli avec énormément de bienveillance et d'enthousiasme. C'est quelque chose de plutôt excitant, il n'y a pas d'angoisse.
Allez-vous profiter de ce nouvel horaire pour apporter des changements dans votre émission ?
Ça fonctionne très bien comme ça, donc on n'a pas grand intérêt à tout bouleverser au motif qu'on est avancés d'une demi-heure. L'émission va toujours durer une heure, on va désormais intégrer l'information à notre émission, ce qui n'était pas le cas puisque j'étais toujours entre deux flashs info. Je ne sais pas encore si nous allons faire quelque chose autour de ça, mais ce que je sais, c'est qu'on restera sur notre lignée qui est vraiment celle de la constance et de l'adaptation.
Ce format d'une heure vous convient-il ? Auriez-vous aimé profiter du changement pour gagner une demi-heure en plus ?
Je n'y ai pas forcément réfléchi parce que "On est fait pour s'entendre" nous laisse toujours sur notre faim. Une heure d'entretien par jour, c'est à la fois un luxe et une frustration quand il s'agit de parler avec les auditeurs. Mais c'est aussi ça l'intérêt, c'est ce qui donne envie de revenir. Donc pour l'instant, c'est un format qui me va très bien. Si un jour il est amené à être prolongé, ce sera comme le reste accueilli avec enthousiasme, mais ce n'est pas une ambition que je nourris. Je suis déjà très chanceuse de pouvoir être à l'antenne tous les jours.
Un mot sur votre émission du samedi matin, "Nous voilà bien !", qui a entamé sa deuxième saison ?
Je m'éclate, c'est complément différent ! C'est ma récré du week-end. Ça cartonne. C'est la première émission à s'être inscrite dans une tendance écolo responsable, festive, où on essaie de proposer des solutions pour vivre mieux. Comment changer sa vie d'une façon légère et en même temps d'une façon profondément concernée. C'est un ton différent et c'est très agréable à faire.
Les deux émissions sont-elles en direct ?
Celle du samedi matin, malheureusement et heureusement, est enregistrée parce que travailler six jours sur sept à la radio c'est quand même quelque chose. En revanche, c'est une émission qu'on enregistre au plus proche de l'actu, en fin de semaine. La quotidienne est en direct. Ce qui est génial avec "On est fait pour s'entendre", c'est que quand je prends l'antenne, je n'ai aucune idée de ce que va être l'émission. Même si j'ai travaillé mes sujets et que je connais mes invités, l'émission s'écrit avec nos auditeurs. Parfois, certaines émissions nous échappent et nous amènent dans d'autres univers de pensée qu'on n'aurait pas forcément imaginé. Je ne pourrais pas me passer du direct. C'est tellement précieux de parler aux gens en direct. Ça n'a pas de prix.
"L'impact de la grève a été minime pour nous"
Le mouvement de grève contre la réforme des retraites, très suivi dans les transports à Paris, a-t-il eu un impact sur votre émission quotidienne ?
Oui ! C'est un impact minime au regard de certaines difficultés rencontrées par d'autres, mais il m'est arrivé la semaine dernière de commencer l'émission sans invités. C'est très marrant comme situation. J'ai aussi quelques petits problèmes de programmation avec des invités qui ne peuvent pas venir, mais ce n'est pas grave, on fait des interviews par téléphone, on change notre fusil d'épaule et on propose aussi parfois des émissions différentes pour être positifs. On s'adapte à une situation sociétale et on essaie de tenir notre rôle qui est à la fois d'informer, de divertir et d'accompagner ceux qui nous écoutent.
Vous êtes une des rares animatrices à ne pas posséder de compte Twitter. Pour quelle raison ?
A titre personnel, c'est un média qui ne me correspond pas du tout. Instagram me correspond beaucoup plus. C'est un média beaucoup plus fun et bienveillant. Je suis certaine d'être incapable d'adopter les codes de Twitter. Je ne m'en sens pas le cran et je n'en vois pas l'intérêt pour être honnête.
"'L'Atelier' est une émission singulière"
Depuis un mois, vous êtes de retour à la télévision après une longue absence. Vous présentez chaque samedi après-midi sur M6 "L'Atelier", qui enregistre pour l'heure des audiences timides*. Est-ce-que cela vous inquiète ?
Non, ça ne m'inquiète pas du tout. Je fais d'abord mon métier parce que je l'aime et les chiffres, pour moi, c'est une autre histoire. Je ne suis pas du genre à me réveiller le dimanche matin avec le ventre noué en me demandant quelles vont être les audiences. Quoi qu'il arrive, cette émission, j'ai voulu la faire. Je suis riche de ça. A titre perso, j'ai déjà tout gagné parce que j'ai vécu des trucs formidables et que je suis revenue à la télévision avec une émission qui correspond en tout point aux valeurs que j'avais envie de défendre.
Ce que je peux vous dire sur les chiffres, c'est que c'est une case qui n'est pas forcément facile, avec des habitudes prises depuis longtemps. "L'Atelier" est une émission singulière, qui se démarque par sa délicatesse, par les valeurs qu'elle défend, par sa temporalité. Je pense que les choses mettent parfois un petit peu de temps à s'installer. Ça ne m'inquiète pas, je m'y attendais quelque part car je suis consciente de proposer quelque chose de différent et je salue l'audace de M6 de le faire. Je crois à cette émission et je n'ai qu'une hâte, c'est d'y retourner.
Avez-vous obtenu la garantie d'une nouvelle session de tournage ?
Je suis encore actuellement en post-production pour "L'Atelier". Je n'ai pas de garantie, mais ce n'est pas ce que je cherche dans la vie, vous l'aurez remarqué. Mais je ne doute pas que les choses se passent bien et qu'on puisse réinvestir les lieux rapidement.
"L'entrée du mot 'féminicide' dans le langage courant est une avancée"
On connaît votre engagement contre les violences faites aux femmes. On a vu que c'est devenu cette année un sujet central. Vivez-vous cela comme une forme d'aboutissement ou est-ce-que vous vous dites qu'il y a encore des progrès à accomplir ?
Je pense que ce n'est absolument pas un aboutissement. Je précise que même si mon combat porte sur les violences faites aux enfants, je suis très sensible à ce sujet-là. Je pense que l'entrée du mot "féminicide" dans le langage courant est une avancée, mais en aucun cas un aboutissement. Quand mon livre "La Consolation" est sorti en 2016, personne ne parlait de ces sujets-là et ça a été une sorte de pavé dans la mare. En trois ans, il s'est passé de nombreuses choses. C'est formidable qu'il y ait une prise de conscience mais il faut que tout soit mis en oeuvre pour protéger les femmes et les enfants de ces violences qui, avec les féminicides, sont en constante évolution. Je ne peux que saluer la liberté et le courage que ces personnes ont eu à prendre la parole et à s'engager. Maintenant, il faut que cela suive derrière parce qu'il n'y a rien de pire qu'une victime seule.
* Depuis son lancement en novembre, le premier numéro de "L'Atelier" réunit en moyenne 856.000 téléspectateurs (6,9% de PDA) le samedi sur M6 selon Médiamétrie, tandis que le numéro suivant en rassemble 1,07 million (6,9%). Sur la cible commerciale, le programme signe une part de marché moyenne de 12,0%, au même niveau que les rediffusions de "Chasseurs d'appart'" qui l'ont précédé dans la case.