Ce matin, Canal+ a décroché les droits de retransmission de la Formule 1 pour les saisons 2013/2015. En raison de la baisse des audiences des Grands Prix, TF1, diffuseur de ce championnat du monde depuis 1992, avait décidé de faire une offre inférieure au montant qu'elle payait jusqu'à présent (31 millions d'euros). Une attitude qui a déplu à la Fédération internationale de Bernie Ecclestone, qui lui a donc préféré Canal+. Les fans de sport automobile devront donc désormais payer un abonnement à Canal+ pour suivre la saison qui débute le 17 mars.
Cyril Linette, directeur des Sports de Canal+, se félicite dans une interview aux Echos d'avoir décroché ces droits. "Cela nous correspond, car c'est du premium et aussi parce que c'est un feuilleton : on cherche en priorité des compétitions qui s'étalent sur de longs mois, c'est plus générateur d'abonnés, explique-t-il. (...) Il existe plein de mordus des sports mécaniques. La Formule 1 peut être un élément déclencheur d'abonnement à Canal+. (...) On est complètement dans notre stratégie de montée en gamme sur le sport déployée depuis deux ans." Une satisfaction légitime alors que la chaîne cryptée a perdu une partie de ses droits sportifs depuis le lancement de beIN Sport qui lui a piqué 80% de la Ligue 1 de football et de la Ligue des Champions.
Le patron des sports de la chaîne cryptée, qui a refusé de confirmer le montant de la compétition (environ 30 millions d'euros par an), promet de diffuser, en clair, chaque dimanche soir de grand prix, un magazine qui résumera l'épreuve dans le style du "Canal Football Club". Cyril Linette refuse également de dire qu'il a voulu rendre payante la F1 et renvoie la responsabilité à TF1 : "Visiblement, TF1 a choisi une autre politique que celle du sport. La ligue des champions ou la Formule 1, c'est très difficile à rentabiliser en gratuit. Mais si TF1 se retrouve hors jeu sur ces contrats, on ne peut pas nous en imputer la responsabilité principale. Nous n'avons pas bradé ces acquisitions. Quand un concurrent cherche à nous sortir, il faut bien qu'on se défende et qu'on récupère sur le marché les droits qui restent disponibles. Ce déséquilibre-là ne peut pas être mis sur le compte de Canal+. Sinon cela veut dire que Canal+ n'a plus le droit de faire du sport !"