Le jeu du poker menteur. Mercredi matin, sur France Inter, la députée européenne Rachida Dati s'était emportée contre Yaël Goosz, chef du service politique de la station, qui avait évoqué la présence la veille au Parlement européen du président de la République Emmanuel Macron, lequel avait selon lui été "applaudi sur la plupart des bancs européens". Rachida Dati n'avait pas hésité à l'interrompre pour lui reprocher une mauvaise interprétation de ce moment. "Vous avez regardé ? Moi, j'étais dans l'hémicycle. Il n'a pas du tout été ni ovationné, ni super applaudi", avait-elle interpellé le chef du service politique, qui avait reconnu avoir vu cette séquence à la télévision. Tous deux avaient invité les auditeurs de France Inter à regarder la séquence en question pour se faire leur propre opinion.
La réplique de la station du service public ne s'est pas fait attendre. Ce matin, Marc Fauvelle a interrogé son spécialiste des questions européennes, Quentin Dickinson, qui a assisté au discours d'Emmanuel Macron et a même visualisé en replay l'intégralité de son intervention. Il a rappelé que le chef de l'Etat est resté dans l'hémicycle durant trois heures. "Il aura été interrompu huit fois par des salves d'applaudissements, dont deux ovations debout. En dehors des élus d'extrême-droite, tous les groupes ont salué le propos ou la performance", a souligné le spécialiste, confirmant ainsi les propos de Yaël Goosz.
Marc Fauvelle lui a alors demandé pourquoi selon lui Rachida Dati avait fait une autre lecture de cet événement. Quentin Dickinson a bien précisé que l'eurodéputée était présente sur place hier et qu'elle a participé aux votes, mais a ajouté un bémol : son manque d'assiduité. "Pour avoir une vue d'ensemble du grand oral de celui-ci, mieux vaut avoir été présent dans l'hémicycle pendant les trois heures. Or, à l'examen de l'enregistrement des caméras de la salle, le fauteuil n°423, celui de Mme Dati, était le plus souvent inoccupé", a observé avec une pointe d'ironie le journaliste. "C'était le fact-checking du fact-checking. En attendant le fact-checking du fact-checking du fact-checking peut-être", a conclu sur le même ton Marc Fauvelle. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.