Parler d'Europe quoi qu'il en coûte. Selon une information parue dans l'édition du "Monde" datée de mardi, France Télévisions a mis en place depuis quelques mois ce qui s'apparente à une prime Europe pour les rédacteurs en chef de ses différentes éditions d'information. Dans les faits, une part de leur rémunération variable dépend désormais de la place accordée à l'Union européenne sur les antennes, au même titre que l'Outre-mer ou la diversité.
Car le chemin en la matière reste encore long à parcourir. Selon la fondation Jean-Jaurès, seulement 2,7% des sujets diffusés dans les journaux télévisés du service public ont été dédiés aux institutions communautaires en 2018, soit autant que pour l'Organisation des nations unies.
Le groupe public fait cependant mieux que ses concurrents, avec trois émissions hebdomadaires dédiées au sujet - "Nous, les Européens" sur France 3, "La faute à l'Europe" et "Face à l'Europe", diffusées sur franceinfo - ainsi qu'une série, "Parlement", qui suit les débuts mouvementés d'un assistant parlementaire dans les méandres du Parlement européen et dont une saison 2 a été commandée pour la plateforme france.tv.
Et "Le Monde" de souligner que Clément Beaune, le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, avait appelé le 17 septembre dernier à l'Assemblée nationale à "renforcer les mécanismes qui conduisent nos chaînes publiques à parler davantage d'Europe", parlant d'une "obligation de service public".
Si des amendements au projet de loi audiovisuel - aujourd'hui abandonné - prévoyaient d'obliger France Télévisions à renforcer sa couverture européenne, le M. Europe du gouvernement pourrait cependant formuler de nouvelles propositions prochainement. La pression politique est d'autant plus forte que la France prendra la présidence du Conseil de l'Union européenne en janvier 2022, année d'élection présidentielle.