Les sanctions sont tombées. Mardi, la direction de France Télévisions a décidé de licencier deux journalistes de Franceinfo, déjà mis à pied depuis un mois. Il s'agit de deux cadres du site d'information, respectivement rédacteur en chef et rédacteur en chef adjoint. Selon une source proche du dossier interrogée par "Libération", le rédacteur en chef se serait vu reprocher une "incompétence managériale" tandis que son second aurait commis "une faute simple".
Il sont en tout cas pointés du doigt pour avoir entretenu une ambiance sexiste au sein de la rédaction numérique de Franceinfo dont ils avaient la charge. "Au regard des faits avérés, la direction de France Télévisions a décidé de mettre fin à la collaboration des deux salariés concernés", stipule le court communiqué interne qu'ont pu se procurer nos confrères de "L'Express".
Après que l'affaire de la Ligue du Lol a éclaté en février dernier - du nom de ce groupe Facebook composé de journalistes, publicitaires et autres communicants accusés de cyber-harcèlement -, une enquête interne avait été ouverte à Franceinfo sur les comportements au sein de la rédaction, enquête qui avait abouti à un licenciement et à deux mises à pied, celles du rédacteur en chef et de son adjoint pour "manquements au sein de la hiérarchie". Le responsable de la rédaction n'aurait en effet pas réagi après que le journaliste finalement licencié a été accusé d'agression sexuelle par deux collègues.
L'enquête s'était poursuivie début avril et avait été confiée à un cabinet spécialisé face aux enquêtes édifiantes publiées par "Libération" et par "L'Express" relatant l'ambiance de "boys club" régnant au sein de la rédaction, avec des stagiaires et des apprenties recrutées sur des critères physiques et surnommées "les petites meufs". Dans un communiqué publié dans l'intervalle, Yannick Letranchant, directeur exécutif de l'information à France Télévisions, avait tenu à souligner que "France Télévisions est engagée dans une politique d'exemplarité et de zéro tolérance envers le harcèlement". Une détermination qui s'est donc illustrée par le licenciement des trois journalistes de Franceinfo mis en cause en interne.
Il y a quelques jours, dans la presse écrite cette fois, deux journalistes de "Télérama" ont également été licenciés après des accusations d'agissements sexistes et de harcèlements sexuels par plusieurs salariés. Des faits que les intéressés comptent contester en justice.