Les deux hommes contestent les faits. Ce lundi, "Mediapart" révèle que deux journalistes de la rédaction de "Télérama" ont été licenciés après des accusations d'agissements sexistes et de harcèlements sexuels par plusieurs salariés. Ces licenciements font suite aux mesures prises il y a plus d'un an par le groupe Le Monde, qui détient le magazine, afin de combattre les pratiques sexistes dans ses différentes rédactions.
Ainsi, dans le cadre d'une cellule d'écoute, menée par le cabinet Egae, fondé par la militante Caroline De Haas, plusieurs journalistes ont signalé le comportement de deux journalistes de "Télérama". Ils sont principalement accusés d'avoir tenu des propos sexistes et d'avoir harcelé sexuellement certains salariés du journal. Ces signalements ont conduit à l'ouverture fin février d'une enquête interne dirigée par la Direction des ressources humaines du groupe. Au total, une trentaine de salariés ont témoigné concernant les accusations contre les deux journalistes.
"A l'issue de cette enquête, qui m'a été remise fin avril, j'ai pris connaissance des faits qui étaient graves, puisqu'il s'agissait d'agissements sexistes, de harcèlement sexuel et dans un cas, de harcèlement moral également. J'ai pris la décision de lancer une procédure disciplinaire, qui s'est soldée par des licenciements", a précisé Catherine Sueur, présidente du directoire de "Télérama", à l'AFP. Et d'ajouter : "Les victimes ont pris la parole, on a su les écouter et prendre en considération leurs témoignages."
Les deux journalistes mis en cause, Aurélien Ferenczi et Emmanuel Tellier, présents au sein du journal depuis de nombreuses années, ont contesté totalement les faits et ont annoncé vouloir saisir la justice pour obtenir gain de cause. "Je conteste totalement les faits qui m'ont été reprochés. Je donnerai ma version des faits devant les tribunaux", a indiqué Aurélien Ferenczi, licencié pour "faute lourde". Viré uniquement pour "faute", Emmanuel Tellier a déclaré à "Mediapart" qu'il contestait également "les faits qui (lui) sont reprochés".