Rémy Pflimlin en appelle au gouvernement. Mardi après-midi, des sources syndicales révélaient que la direction de France Télévisions avait présenté aux salariés du groupe un projet de fusion des rédactions de France 2, France 3 et RFO. Depuis, la tension monte chez les syndicats, forçant le patron du groupe audiovisuel à une sortie médiatique pour justifier son plan.
Interrogé ce soir sur Europe 1, le PDG de France Télévisions, a refusé de parler de fusion de rédactions et d'évoquer des réductions d'effectifs. "Nous construisons un modèle d'information de référence de France Télévisions à l'horizon 2015, en mettant en commun tous nos moyens au service d'éditions complémentaires sur France 2, sur France 3 et sur le numérique", a déclaré le PDG. Un peu plus tard, il reste vague et dit vouloir "mutualiser les moyens" afin que les téléspectateurs bénéficient toujours de contenus "riches et complets".
Rémy Pflimlin a reconnu entamer cette réflexion dans un contexte économique morose. Confronté à une baisse de ses revenus, notamment publicitaires, Rémy Pflimlin, PDG de France Télévisions, négocie un nouveau contrat d'objectifs et de moyens avec l'Etat qui pourrait déboucher sur une nette baisse de la subvention versée par l'Etat. La presse spécialisée évoque un budget amputé d'une centaine de millions d'euros par an. "Le gouvernement nous dit que c'est la crise, que tout ce qui dépend de l'Etat doit participer à l'effort. Quel est le budget dont nous disposerons ? En fonction de ce budget, nous devrons adapter les missions et l'Etat devra prendre ses responsabilités", a expliqué Rémy Pflimlin qui renvoie le dossier au gouvernement.
500 départs sont déjà prévus jusqu'en 2015 et ce nombre pourrait enfler en cas de coupe budgétaire. Le projet d'une profonde réforme de France 3 a été rejeté par la Ministre de la culture, le jugeant "trop coûteux". Par ailleurs, le retour de la publicité après 20 heures, qui permettrait à France Télévisions de dégager de nouvelles recettes, "n'est pas d'actualité", selon le gouvernement
Les syndicats des journalistes de France Télévisions dénoncent une "catastrophe" : "Ca confirme nos inquiétudes et ce qu'on redoute depuis des mois", a réagi pour sa part Patrice Machuret, président de la Société des journalistes de la rédaction nationale de France 3. "Dans l'histoire des entreprises, il n'y a jamais eu de fusion sans casse sociale. Et je crains que ce soit la fin d'une histoire, la fin d'une signature particulière, celle de la rédaction nationale de France 3."