Grève à Radio France, jour 6. Ce lundi, la Maison ronde entre dans sa deuxième semaine de perturbations liées à la grève des personnels. Les antennes demeurent plus ou moins impactées. Par exemple, sur France Inter, la matinale de Nicolas Demorand et Léa Salamé s'est déroulée normalement, à l'inverse de "Boomerang", de "Grand bien vous fasse" et de "La bande originale", tous passés à la trappe. À 9h40, "L'instant M" de Sonia Devillers a en revanche été diffusée mais avec une émission spéciale consacrée à la grève de Radio France et à la réforme de l'audiovisuel public, avec le sénateur PS David Assouline en invité.
Mais Sonia Devillers n'a pas été la seule à évoquer le mouvement de grève à l'antenne. C'est également le cas de Nicolas Demorand, le matinalier de la première station radiophonique de France. Le journaliste a consacré sa chronique des "80 secondes" à la thématique. "Un petit mot d'information pour vous, chers auditeurs. 80 secondes ce matin sur le mouvement social qui traverse les stations de Radio France. Vous avez pu remarquer que plusieurs émissions n'ont pas été diffusées la semaine dernière et remplacée par l'excellente playlist de grève" a débuté l'anchorman avant de contextualiser.
"On demande à Radio France de participer au redressement des finances publiques, demande évidemment légitime et effort d'ailleurs engagé ici depuis plusieurs années" a poursuivi le journaliste avant de souligner que Radio France est "un modèle de service public" qui "répond à sa mission de proposer des programmes différents à un large public". "Ainsi, 14.4 millions d'auditeurs écoutent une radio de Radio France tous les jours, plus de 6 millions sur France Inter. C'est colossal ! Et cette adhésion, les récentes vagues d'audience montrent qu'elle s'amplifie encore et qu'un jeune public nous rejoint, c'est frappant, notamment ici à Inter" a ajouté Nicolas Demorand.
Poursuivant sa défense de la radio publique, le journaliste a estimé que Radio France remplissait également sa mission d'être un "promoteur et un défenseur de la culture" dans "ses formes les plus populaires et les plus pointues". Nicolas Demorand a ensuite affirmé que Radio France est un "champion" du numérique où le groupe radiophonique "existe puissamment". "Alors pourquoi prendre le risque (...) de fragiliser une institution qui marche, qui se transforme tous les jours ?" a-t-il fini par interroger, expliquant : "Cette question, je vous la pose amis auditeurs, par civisme et non corporatisme. Car à ce micro nous ne sommes que les dépositaires ponctuels d'une idée qui nous préexistait et qui, j'espère, nous survivra".
Nicolas Demorand a ensuite invité les auditeurs de France Inter à "se saisir du débat" et à faire valoir leur position auprès d'Emmanuelle Daviet, la médiatrice de Radio France. À noter que cette explication de Nicolas Demorand intervient quelques jours après la publication d'un papier du "Parisien" sur la grève à Radio France. Dans celui-ci, on pouvait lire un technicien anonyme s'agacer d'entendre les stars de l'antenne comme Nicolas Demorand s'excuser de la grève. "Ça m'agace, car moi je ne m'excuse pas de faire grève pour défendre le service public. Au contraire, j'en suis fier" déclarait ce technicien.