Un tournant dans l'histoire mouvementée des médias russes. Figure historique du paysage médiatique russe, la radio indépendante Ekho Moskvy (L'Echo de Moscou) a annoncé jeudi son auto-dissolution, après son interdiction d'antenne par les autorités du fait de sa couverture de l'invasion de l'Ukraine.
"La majorité du conseil d'administration d'Ekho Moskvy a pris la décision de dissoudre la radio et le site internet d'Ekho Moskvy", a écrit sur son compte Telegram son rédacteur en chef, Alexeï Venediktov, d'après l'AFP. Les autorités avaient bloqué mardi l'accès à L'Echo de Moscou et à la chaîne de télévision indépendante en ligne Dojd. Les médias russes ont reçu pour consigne de n'utiliser que les informations fournies par les autorités, qui présentent l'invasion de l'Ukraine comme une simple "opération spéciale" et non une guerre.
Ekho Moskvy, majoritairement détenue par le géant gazier Gazprom, était née en 1990,à la mort de l'Union soviétique. La radio s'était imposé comme l'un des médias les plus respectés du pays. Elle était jusqu'à cette semaine l'un des rares endroits où des opposants pouvaient s'exprimer. La Russie pointe à la 150e place sur 180 au dernier index de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.