Il assume. Selon "Le HuffPost" et l'AFP, le journaliste Hugo Clément est visé par une enquête, ouverte par le procureur du Havre, après avoir survolé avec un drone une zone interdite lors d'un reportage pour "Sur le front". Le reporter a filmé la production d'hydrogène par Aie Liquide, en Seine-Maritime.
"On vient de se faire arrêter par la police et notre matériel est saisi par la procureure ! Pourquoi ? Parce qu'on filmait pour 'Sur le front' un site industriel de fabrication d'hydrogène en Normandie. On a envoyé des demandes de tournage, sans succès. Refus sur refus. Du coup, on est venu quand même, sans autorisation, car on estime que les citoyens ont le droit de savoir comment est fabriqué l'hydrogène, souvent présenté comme 'ecolo'", a-t-il expliqué sur son compte Instagram hier.
Il a précisé : "C'est notre vision du journalisme : continuer à enquêter, même quand ça dérange, quand on pense qu'une information est d'intérêt public". "On risque peut-être une amende et de devoir racheter notre matériel saisi, mais ce n'est pas grave, on ne lâchera pas ce sujet !", a enchaîné Hugo Clément.
Selon des propos rapportés par l'AFP provenant d'une source policière, l'équipe de tournage de Hugo Clément a été aperçue près du site classé "Seveso" d'Air Liquide de Port-Jérôme, basé dans un complexe comprenant d'autres installations chimiques et pétrolières, à l'instar de la raffinerie Esso. C'est le service de sécurité du site qui a prévenu les forces de l'ordre.
"Le code de procédure pénale impose que les perquisitions dans les locaux d'une entreprise de presse ou dans les véhicules professionnels de ces entreprises soient effectuées par un magistrat", a expliqué auprès de l'agence de presse le procureur de la République du Havre, Bruno Dieudonné. Et d'ajouter : "Un substitut s'est déplacé sur les lieux à cette fin. Deux drones équipés de caméras ont été saisis et seront exploités dans le cadre d'une enquête ouverte pour survol par un aéronef d'une zone interdite, délit passible d'une peine d'un an d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende". "Il n'y a eu aucune mesure de garde à vue et les personnes retenues sur place par le service de sécurité et contrôlées par la police seront entendues ultérieurement", a-t-il conclu.
De son côté, la société Air Liquide, visée par le reporter de France 5, a précisé à l'AFP avoir "répondu en détail" aux questions de "Sur le front". Elle a indiqué ne pas vouloir déposer plainte contre Hugo Clément et a rappelé que "le site de Port-Jérôme a été ouvert à la presse à de nombreuses reprises".
Enfin, Hugo Clément n'a pas souhaité réagir davantage et a simplement répondu, dans un courriel : "Nous raconterons tout en détail dans notre émission 'Sur le front'".