Delphine Ernotte monte au créneau. Selon des propos rapportés par "Le Monde", la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, a évoqué mercredi 19 décembre, lors d'un conseil d'administration de l'entreprise, les récentes affaires autour des images des Gilets jaunes retouchées avant leur passage à l'antenne sur France 3.
Samedi soir, le "19/20 national" de France 3 avait été pointé du doigt pour avoir tronqué une pancarte tenue par un Gilet jaune lors des manifestations du week-end dernier. Vers 19h35, la présentatrice Catherine Matausch s'apprêtait à donner la parole à l'un de ses journalistes présents sur les Champs-Elysées. En arrière-plan, en studio, les téléspectateurs pouvaient voir une photo avec des manifestants devant l'Opéra de Paris. Sur l'une des pancartes tenues par les Gilets jaunes était écrit "Macron" avec un espace blanc dessous. Le mot "dégage !" avait ainsi été effacé de la photo d'origine, prise par l'AFP.
C'est une erreur humaine. Nous en avons identifié l'origine. Cela ne se renouvellera pas", avait rapidement admis la chaîne, avant de présenter ses excuses aux téléspectateurs dès le lendemain. "Libération" avait par ailleurs révélé un autre cas de manipulation d'une image datant du 23 novembre. Un Gilet jaune portant l'inscription "Macron dégage" dans son dos avait cette fois été ajouté sur une photo montrée à l'antenne.
"Les deux incidents récents identifiés sur nos antennes sont des faits très graves", a admis Delphine Ernotte, selon des propos rapportés par son entourage. "Graves, parce qu'ils instillent le doute sur la qualité et la fiabilité de notre information. Graves, parce que tous nos journalistes sont engagés au quotidien pour cette qualité et cette fiabilité, et qu'ils s'exposent, y compris physiquement sur le terrain, tous les jours pour cela", a ajouté la présidente de France Télévisions. Lors de ce conseil d'administration, Delphine Ernotte s'est engagée à prendre des sanctions "après instruction précise des faits par la direction de la rédaction" et à "faire en sorte que ces erreurs ne se reproduisent pas".