Interview
Valérie Payet : "C'est difficile de s'entendre dire 'On ne veut plus de toi'"
Publié le 29 avril 2011 à 14:42
Par Julien Mielcarek
Ce week-end, elle présentera une nouvelle émission sur France 3 Paris-Ile-de-France. Pour puremedias.com, elle évoque ce programme, son absence de l'antenne ou encore le Loto. Entretien.
Valérie Payet Valérie Payet© MediaTV
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Ce samedi, Valérie Payet proposera et présente une nouvelle émission, à 15h25 sur France 3 Paris-Ile-de-France, Y'a la télé à.... Dans ce programme, l'animatrice, entourée de chroniqueurs, part à la découverte d'une manifestation. La première sera consacrée à la Foire de Paris. Pour puremedias.com, l'animatrice évoque cette émission mais aussi sa carrière à la télé. Entretien.

puremedias.com : C'est quoi cette nouvelle émission ?
Valérie Payet : Une grande première parce que c'est une émission conçue par moi-même et développée avec les équipes de MediaTV. Je m'occupe de la rédaction en chef et de la présentation donc on va dire que c'est une espèce de moment béni où je réunis toutes les compétences sur des années. C'est une émission qui aurait tendance, et on le souhaite très fortement, à continuer d'exister. Le principe : une voiturette en ballade sur un événement, avec trois complices, une chroniqueuse et deux humoristes. C'est de l'info et de l'humour pour traiter d'un événement en immersion. J'aime beaucoup cette idée de mobilité qui devrait, selon moi, être aujourd'hui l'expression de la télévision, en allant à la rencontre des gens.



Vous pensez que c'est ce que France 3 doit faire aujourd'hui ?
Ils se débrouillent, ce n'est pas mon problème. Chacun son job ! (rires).

Comment juge-t-on une émission sur une chaîne locale, y-a-t-il un enjeu d'audience ?
Évidemment. C'est exactement le même fonctionnement que pour toutes les autres chaînes. Je pense qu'il y a une vraie obligation de résultat.

Même sur le service public ?
Surtout, c'est une télévision. Le service public a aussi cette obligation de résultat qui est l'audience.

On a pourtant coutume de dire que ce sont des chaînes qui laissent plus de temps aux programmes de s'installer. C'est une idée reçue ou ce n'est plus d'actualité ?
Il ne s'agit même pas d'idée reçue, d'idéologie, il s'agit de constat. On voit des programmes qui s'étiolent ou qui ne trouvent pas leur place et qui disparaissent. Il faut demander ça aux gens dont c'est le métier, à la programmation notamment. Ce n'est pas le mien, je botte en touche (rires).

Cette première émission est-elle un test avec l'envie que le programme soit diffusé sur l'antenne nationale de France 3 ?
Nous sommes sur France 3 Paris-Ile-de-France, Olivier Montels (patron de l'antenne, NDLR) nous a fait confiance. Au bout de 25 ans de métier, c'est formidable de rencontrer des gens formidables, voilà. Il est de ma nature d'être fidèle donc cette émission a vu le jour sur France 3 Paris-Ile-de-France et j'espère qu'on la retrouvera à la rentrée sur cette antenne.

Et si on la retrouve aussi sur d'autres antennes de France 3 voir sur l'antenne nationale ?
Elle peut être conçue au sein de France 3 Paris-Ile-de-France et basculer en nationale, ça arrive parfois.

Mais vous ne vous dites pas que c'est un objectif ?
L'objectif est de continuer à travailler avec France 3 Paris-Ile-de-France et Olivier Montels (rires). Après, on pourrait imaginer que l'émission se décline au sein des antennes locales. Et cela n'empêche pas que je puisse aller faire d'autres choses sur France 3.



On présente cette émission comme votre retour à la télévision. C'est quelque chose qui vous valorise ou vous agace ?
Je n'ai pas une sensation de retour car j'ai démarré sur France 3 Paris-Ile-de-France en juin, en toute tranquillité, calmement. C'est un retour dans le sens où je suis à l'origine de ce programme, j'ai en charge la rédaction en chef et je le présente donc c'est un retour mais c'est aussi une espèce de synthèse de ce que j'ai fait. Après, quelle était l'intention réelle de la question ?

La question est de savoir si ça pouvait vous agacer qu'on dise que vous êtes de retour alors que vous n'avez pas arrêté de travailler...
Non, la télé est faite d'allées et venues. On part, on revient, heureusement qu'on bouge, c'est la base de ce métier. Je pense qu'il n'y a rien de pire que de rester des années et des années à faire la même chose, à se scléroser, à travailler avec les mêmes gens en permanence. Heureusement qu'on a ces espèces de périodes. Je ne vais pas parler d'inactivité parce que ne pas faire d'antenne n'est pas synonyme d'inactivité. On travaille ailleurs, sur d'autres choses. J'ai travaillé pendant des années avec une boite de production sur le contenu ou encore la rédaction en chef des émissions du salon de l'agriculture, ça a été un boulot énorme. J'avais vraiment les mains dans le moteur, pas à l'antenne mais dans la réalité même de la télévision.

Quand on vous a vu récemment dans le documentaire de Mireille Dumas, on pouvait quand même avoir l'impression que vous vous accrochiez à l'envie de faire de l'antenne...
Mais bien sûr. Je pense qu'à un moment donné, je n'ai plus eu envie d'en faire tout simplement parce qu'on m'a laissé entendre que je n'étais pas désirée. C'est un métier basé sur le désir, l'envie d'un diffuseur de vous voir ou pas et, là-dessus, vous n'avez aucune emprise. Oui, c'est difficile de s'entendre dire "On ne veut plus de toi" mais ça arrive. Enfin, on te dit "Aujourd'hui, on procède à des changements et ces changements passent par l'animateur". C'est le lot de ce métier.



Après-coup, est-ce que vous ne regrettez pas d'être allée présenter le Loto pour avoir une existence médiatique ? Au final, ça a pu se retourner contre vous.
Ça ne s'est pas retourné contre moi.

En termes d'image quand même, non ?
(silence) On peut faire ce constat-là. Moi, je vois les choses autrement. J'ai l'impression qu'on est peu autorisés en France à faire des choses assez variées, malheureusement. J'ai fait du magazine, du talk, de la variété, du jeu, des émissions pour enfants... J'ai une palette de compétences assez variée. A un moment donné, un cumul d'expériences devient presque préjudiciable.

Donc, le Loto, vous le referiez ?
Oui. La Française des Jeux est une entreprise formidable, je me suis retrouvée au sein d'une vraie boite avec une vraie culture d'entreprise. Et surtout, je me suis presque restaurée et reconstruite de l'intérieur en renouant avec la base de mon métier, le direct et le contact avec les téléspectateurs. Ce direct, ça a été un bain de jouvence, il y a une vraie indépendance à cette adrénaline-là !

Qu'est-ce qu'on vous propose à la télé, diffuseurs et producteurs vous imaginent dans quels genres de programmes ?
Du jeu, du talk, de l'accueil. J'ai toujours envisagé ce métier comme une espèce de terres à exploser et je me dis que je n'ai pas envie de renouveler ce que j'ai déjà fait. Qu'est-ce qu'il me reste à faire ? Le JT mais je crois que ça ne va pas être possible (rires). On me l'a proposé il y a de très longues années. Ca a été un grand projet mais je ne dirai rien mais c'était une grosse, grosse chaîne (rires). Ça aurait été drôle, ma vie aurait été totalement différente !

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