"Bienvenue à tous et, avant de développer ces titres, nous vous devons des explications sur ce qui s'est passé hier soir, ici même. Le journal, soudainement interrompu. C'est une décision que nous avons prise en conscience, voici pourquoi" a lancé David Pujadas en introduction de son 20 Heures hier soir sur France 2. Suite à l'intrusion de nombreux intermittents du spectacle sur le plateau du JT de la chaîne publique hier soir, France 2 a souhaité présenter ses excuses aux téléspectateurs.
Et c'est par le biais d'un magneto que France 2 a choisi de s'excuser. "Le journal, c'est un choix qui est fait par une rédaction et ce choix-là n'était pas possible hier. On ne peut pas concéder cette antenne, quelle que soit la cause et la légitimité de la cause, à aucun groupe qui manifeste. Ce n'est pas possible" s'est expliqué Thierry Thuillier, directeur général délégué à l'information de la chaîne. France 2 a par ailleurs brandi la notion de "maîtrise de l'antenne" imposée par le CSA et a annoncé le dépôt d'une plainte "contre les personnes qui ont occupé le plateau". "Voilà pour ces explications qui nous paraissaient indispensables" a conclu David Pujadas.
Interrogé par nos confrères du Nouvel Observateur, Thierry Thuillier est revenu sur les conditions d'accès des intermittents au plateau du JT de 20 Heures de France 2, situé au sein de la rédaction et très surveillé. "Des petites scènes ont été jouées devant le PC de sécurité de France Télévisions pour détourner l'attention. Une femme enceinte a simulé un malaise. Les pompiers du site ont été appelés. D'autre part, deux groupes, conduits par deux personnes, ont fait mine de s'invectiver, attirant ainsi l'attention du service de sécurité. Et pendant que tout ce joli monde était occupé, 30 à 40 personnes ont pu pénétrer dans l'enceinte de France Télé" a-t-il expliqué.
Mardi soir, vers 20h20, David Pujadas a dû interrompre son journal prématurément, France 2 a alors diffusé pendant quelques minutes une bande-annonce de son antenne avant de lancer le programme court "Parents, mode d'emploi" puis "L'instant Alcaline". Les intermittents ont pénétré sur le plateau pendant la diffusion d'un sujet et se sont mis autour de la table, derrière David Pujadas, avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Spectateurs solidaires", "Pas de culture sans droits sociaux", "PS, MEDEF, CFDT, FO, Fossoyeurs de la culture". Dans un communiqué, Rémy Pflimlin, président de France Télévisions, avait déjà réagi et annoncé l'ouverture d'une enquête interne pour "déterminer comment ont pu être déjouées les mesures normales de sécurité".