La réaction de l'état-major de France 2 aura été immédiate. Dès hier soir, après l'intrusion sur le plateau du 20 Heures de David Pujadas de plusieurs intermittents, Eric Monier, directeur de l'information, condamnait leur attitude. "Il n'est pas question de procéder de cette manière. On ne peut pas se laisser dicter ce que nous passons dans notre journal. Nous nous étions préparés à ça, on ne voulait pas créer un précédent, on a donc décidé d'interrompre le journal", a-t-il expliqué à puremedias.com.
C'est au tour du président de France Télévisions, Rémy Pflimlin, d'en remettre une couche dans un communiqué envoyé aux rédactions. Il "déplore et condamne l'intrusion (...) d'un groupe très déterminé d'une quarantaine de personnes et regrette que les téléspectateurs - à qui France Télévisions présente ses excuses - aient été ainsi privés de la fin de leur journal, l'antenne ayant dû immédiatement diffuser un programme de substitution".
Comment autant de personnes ont-elle pu, en plein direct, pénétrer sur le plateau du 20 Heures de France 2 et prendre en otage l'antenne ? Hier soir, Eric Monier ne cachait pas sa surprise, une enquête interne va donc être ouverte pour "déterminer comment ont pu être déjouées les mesures normales de sécurité". Elles seront désormais "adaptées et renforcées afin de prévenir d'éventuelles nouvelles circonstances au caractère tout à fait exceptionnel".
Mardi soir, vers 20h20, David Pujadas a dû interrompre son journal prématurément, France 2 a alors diffusé pendant quelques minutes une bande-annonce de son antenne avant de lancer le programme court "Parents, mode d'emploi" puis "L'instant Alcaline". Les intermittents ont pénétré sur le plateau pendant la diffusion d'un sujet et se sont mis autour de la table, derrière David Pujadas, avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Spectateurs solidaires", "Pas de culture sans droits sociaux", "PS, MEDEF, CFDT, FO, Fossoyeurs de la culture". "Voilà, petit souci, vous vous en rendez compte avec cette occupation du plateau. Nous rendons l'antenne, nous ne pouvons pas faire ce journal", a expliqué le journaliste sous les huées des intermittents.