Jean-Luc Mélenchon n'a pas mis de pouce bleu à Radio France. Vendredi dernier, le candidat à l'élection présidentielle a mis en ligne sur Youtube à travers son compte personnel, qui détient plus de 160.000 abonnés, une vidéo s'attaquant à France Inter. En effet, le député européen accuse la station d'essayer de faire fermer sa chaîne Youtube, en raison de droit d'auteur.
"Comme vous aimez bien cette chaîne, il faut que vous sachiez qu'elle a failli disparaître. Quand on est sur Youtube, Youtube a des mécanismes de repèrages. Si elle repère des images d'une autre source, par exemple TF1 ou BFMTV, la machine le signale à Youtube", a démarré Jean-Luc Mélenchon, expliquant qu'il y a des droits d'auteur, "mais qu'en général, ça se règle à la bonne franquette". "Des gens comme moi ont besoin d'accéder aux images qui me représentent", a-t-il ajouté, prenant l'exemple de sa candidature annoncée sur TF1 avec qui il a "eu des relations normales."
"Là, où ce n'est pas normal, c'est si tel ou tel média officiel vous invite chez eux, vous utilisez les images qui vous représentent et au lieu de vous dire 'attendez, monsieur Mélenchon, faut pas utiliser les images', ils vous disent rien et téléphonent à Youtube", a-t-il enragé. Il a ensuite raconté qu'"au bout de trois alertes", la plateforme de vidéos pouvait lui supprimer sa chaîne. "Vous savez qui m'a fait ce coup tordu ? Devinez ! Le service public ! France Inter ! J'y ai fait deux émissions qu'on a mises sur ma chaîne, vous croyez qu'ils m'ont téléphoné ?", s'est agacé le candidat à l'Elysée, concluant que "France Inter a essayé de tuer (sa) chaîne". puremedias.com vous propose de découvrir la séquence.
Mise à jour (15/01/2017, 16h37) : A la suite de la publication de cet article, France Inter nous a adressé sa chronologie des faits. La première vidéo extraite de la station remonte au 11 décembre 2016, lors du passage de Jean-Luc Mélenchon dans "Questions Politiques" présenté par Nicolas Demorand. Via des textos envoyés à son responsable média (copies à l'appui), la radio n'a pas autorisé la reprise intégrale ou partielle de l'émission. Sans réponse, la vidéo est reprise le soir même sur la chaîne Youtube. "Nous le repérons, mais soucieux de ne pas interférer dans les relations déjà difficiles avec son équipe, nous laissons passer afin de ne pas obérer les chances de le voir revenir dans la matinale", précise-t-on du côté de France Inter.
Bis repetita, le 4 janvier, après une interview de Jean-Luc Mélenchon par Léa Salamé, l'entretien est repris sur la chaîne Youtube du candidat. Face à cela, la station décide de signaler auprès de Youtube les deux vidéos, avec l'accord de sa direction (copies d'écran de mails à l'appui). Dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 janvier, les deux vidéos sont supprimées de la plateforme. "Avec deux réclamations pour violation de droit d'auteur, la chaîne de Jean-Luc Mélenchon est alors menacée de fermeture", souligne-t-on.
L'équipe numérique du candidat prend alors contact avec France Inter, pour lever les signalements et éviter une fermeture de la chaîne de vidéos. Le lundi 9 janvier, les deux parties se mettent d'accord sur un principe : "Nous l'autorisons à publier les vidéos, lui s'engage à les sourcer, à mentionner un lien vers le site d'Inter, et à les supprimer à notre demande." La radio croyait que l'histoire était finie, avant la publication de la "revue de la semaine" du député européen vendredi 13 janvier.