Jean-Luc Mélenchon se livre. Hier soir, le leader du Front de gauche s'est allongé sur "Le Divan" de Marc-Olivier Fogiel, diffusé sur France 3. L'ex-candidat à la présidentielle de 2012 s'est confié sur son enfance, sa carrière politique, sa vie privée et a révélé souffrir de surdité, compliquant son rapport avec les autres, et notamment les journalistes.
Depuis longtemps, Jean-Luc Mélenchon entretient des rapports pour le moins houleux avec ces derniers comme l'ont rappelé plusieurs séquences diffusées dans l'émission. Invité à réagir, le responsable politique est d'abord revenu sur une altercation avec Nicolas Demorand en 2011. Il a ainsi précisé que le journaliste s'était finalement excusé pour son comportement ce jour-là et qu'il le respectait depuis.
"Quand Demorand commence par me dire, avec son espèce de pyjama, accoudé comme ça : 'Vous n'avez pas été élu au suffrage universel'. Bon, doucement quand même", a protesté Jean-Luc Mélenchon. "Les journalistes n'ont pas tous les droits. Ils ont un devoir de respect", a-t-il ajouté. "La dignité des gens, c'est le point de départ d'un engagement de gauche. Personne ne me parlera jamais sur ce ton", a conclu le député européen en détachant chaque mot.
Jean-Luc Mélenchon s'est en revanche montré plus touché par une autre séquence de 2010 où il demandait à un jeune étudiant en journalisme de "fermer sa petite bouche". "Cette petite séquence est infâme. C'est absolument ignoble", a-t-il expliqué à propos de la fameuse vidéo. Et de raconter : "Ce matin-là, j'ai 58 ans. Je n'en peux plus. Je suis épuisé par la campagne que je viens de mener. Me tombe dessus quelqu'un qui me pose une question inepte, qui me fait perdre mon temps alors que je suis épuisé'. Avant de regretter : "On me le ressortira sans arrêt, sans arrêt".
Le député européen a terminé sur une vive dénonciation de la classe journalistique. "Je le vis très mal. L'acide passe sous l'armure", a-t-il expliqué à propos de ses rapports avec cette profession. Avant de confier, plus grave, à Marc-Olivier Fogiel : "Je sais que votre jeu consiste sans cesse à planter le clou au même endroit de la croix. Narguer, moquer, parce que je ne suis pas de votre monde. Parce que je ne suis pas né comme vous avec une cuillère d'argent dans la bouche. Parce que je ne passe pas mes vacances avec vous. Parce que je déteste votre monde, ses valeurs de pacotille. Cet univers entier, fait de paraître, m'écoeure". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.
Hier, "Le Divan" a attiré 585.000 téléspectateurs, soit 6,4% de l'ensemble du public.