Après Marine Le Pen à l'automne, Jean-Luc Mélenchon ce soir ? Invité de "Des paroles et des actes" sur France 2, à 20h55, le candidat d'extrême-gauche à la présidentielle a publié hier soir un long billet sur Facebook, menaçant de ne pas se rendre sur le plateau, dénonçant "une épreuve dont le téléspectateur n'a pas idée". "Au contraire des moments d'échanges piquants mais respectueux comme ceux de 'On n'est pas couché', l'émission 'DPDA' est conçue comme une corrida où l'invité fait office de taureau promis au sacrifice", écrit-il.
A l'instar de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon dénonce la multiplication des débats dans l'émission, "dont la bête ne connait pas la nature jusqu'au dernier moment". "Sous prétexte de faire parler des 'Français' arrivent des gens ultra spécialisés qui transforment 'le débat' en une consultation hautement spécialisée : ('Gna ! gna ! gna ! les politics' ne connaissent rien aux problèmes de la vraie vie)", dénonce-t-il, énumérant "les mêmes figures imposées" dans l'émission de David Pujadas.
Ainsi, pour Jean-Luc Mélenchon, "DPDA" devrait accueillir "un patron de PME (ultra traditionnelle mais tellement sympath, ou bien start up ayant inventé les bigoudis en ligne super innovant) (...) 'écrasé par les charges et les règlementations' qui l'empêchent d'embaucher". "On aura évidemment (on est sur France 2 tout de même !) un militant du FN, évidemment populaire (et si possible auto déclaré (sans vérification possible) ancien du Parti communiste ou du NPA), annoncé comme tel", continue Jean-Luc Mélenchon.
Quant aux personnalités politiques, le député européen et ex-co-président du Parti de Gauche assure que beaucoup d'entre eux ont décliné, de Marion Maréchal-Le Pen à Stéphane Le Foll en passant par Bruno Le Maire. S'il se rend dans l'émission, Jean-Luc Mélenchon affrontera ce soir Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et de l'Habitat durable, ainsi que Gérald Darmanin, maire Les Républicains de Tourcoing et 2e vice-président de la région Hauts de France.
"On voit à cette pratique que le but de l'émission n'est pas de permettre un débat par un exposé des idées ensuite mises sur le grill comme on le voit à 'ONPC' chez Ruquier, fusse au prix d'échanges très serrés et sportifs. Il s'agit d'appliquer la méthode du grand oral de type ENA (bonjour le tamis social pour les invités) avec cette particularité : on ne connaît ni les sujets de l'examen ni les personnes concernées", poursuit Jean-Luc Mélenchon, reprochant à l'émission de ne pas prévoir de débat sur la mer et l'espace, sujet dont l'homme politique assure parler "depuis trois ans". "La rédaction méprise les téléspectateurs et pense qu'ils ne pourraient pas comprendre", assène-t-il.
"Vivre cette sorte de préparation est une épreuve humiliante et pleine de stress délibérément provoqué. Madame Le Pen, excédée et soumise à des changements permanents et à une lourdeur croissante de ce qui lui était imposé (huit débats dont un sur les régionales des Hauts de France) avait fini par refuser de participer. J'y pense", affirme ainsi l'invité, invitant des personnalités de droite à venir dans l'émission pour débattre avec lui. "Je trouve incroyable que pas un dirigeant national de LR ne soit disponible, même pour fustiger un ami des 'violences-de-la-grève-et-de-Cuba-du-Vénézuéla-germanophobe'", s'émeut-il, avant de conclure en demandant l'avis des internautes.
Mise à jour - 11h45 : Dans un nouveau post sur Facebook, Jean-Luc Mélenchon annonce qu'il se rendra bien sur le plateau de David Pujadas.