Apaisé mais déterminé. Dans un live diffusé sur sa page Facebook, Jean-Luc Mélenchon est revenu lundi soir sur la polémique en cours, déclenchée notamment par l'ouverture par le Parquet de Paris d'une enquête préliminaire sur le financement de sa campagne de 2017. franceinfo a de son côté publié en fin de semaine dernière des éléments tendant à démontrer un système de surfacturation, des révélations qui ont eu le don d'ulcérer le leader de La France Insoumise, qui a traité les journalistes d'"abrutis" et appelé ses partisans à les "pourrir". Un appel à la haine qui a incité le patron de la radio d'information en continu, Vincent Giret, à porter plainte.
Dans son live, Jean-Luc Mélenchon a de nouveau évoqué les médias, même si ce sujet n'a occupé qu'une petite partie de son propos. Brandissant la Une de "Libération", qui a titré lundi sur "Le système Mélenchon", le responsable politique a déploré : "Je suis accusé par certains de ces journaux d'un enrichissement personnel. Je ne suis pas accusé de ça par le procureur. Il faudrait peut-être se calmer là". "Sans arrêt, j'entends parler de mes outrances. Parce que je réplique à la presse ?", s'est-il interrogé après avoir regretté que des PV d'audition aient fuité sans que personne n'y trouve rien à redire.
Et de résumer ainsi la situation actuelle quelques minutes plus tard : "Nous ne sommes pas en guerre. Ni contre les médias, ni contre la justice, ni contre la police. Mais par contre, il y a une partie de la justice, de la police et des médias qui est en guerre contre nous puisque le gouvernement a décidé de nous mener cette guerre incroyable que vous avez sous les yeux".
Faisant référence à son passé de journaliste, il a reconnu avoir été heurté par les articles écrits sur lui ces derniers jours. "C'est surtout par rapport aux médias que je suis le plus choqué. (...) Peut-être que j'ai eu tort de prendre tout ça tellement à coeur. Peut-être ne vaut-il mieux pas les lire ou les regarder", a-t-il estimé, avant de remettre en cause les méthodes journalistiques. "Ils n'ont même pas fait le minimum du travail. C'est-à-dire comparer les factures sur les mêmes prestations. C'est très facile : il suffit de comparer les factures de M. Macron, de M. Hamon, de M. Fillon et les miennes et comme ça vous savez tout de suite combien valent les choses, parce qu'il y a un prix du marché", a souligné Jean-Luc Mélenchon.
Accuse de glottophobie (discrimination linguistique) après avoir moqué l'accent de la journaliste du sud-ouest qui l'interrogeait, Jean-Luc Mélenchon a conclu sa vidéo par un mot à l'adresse de ses détracteurs et un clin d'oeil à sa circonscription de Marseille dont il est le député, en utilisant un mot du sud : "Pour l'instant, nous leur tenons tête. Et ça va durer. Et à la fin, on craint dégun (personne, ndlr)".