Sur son blog ce lundi, Jean-Luc Mélenchon a dédié un billet à deux journalistes du "Monde", Raphaëlle Besse Desmoulières et Paulo Paranagua, présents lors d'une réunion sur la sécurité jeudi 10 novembre à son siège de campagne. Le candidat à la présidentielle de 2017 se dit "ébahi" et "déçu" face à la couverture médiatique réalisée par les deux reporters du quotidien.
"Les pauvres rubricards restent accrochés à leur sujet comme les moules à leur rocher, parfois de si longues années. On lit leur ennui. Leurs lignes sont souvent confites aux vieux pots des mêmes et invariables préjugés. Le manque d'intérêt (à la longue) pour le sujet s'ajoute à une paresse intellectuelle qui est au journalisme l'équivalent des libidos en berne", écrit le député européen, ajoutant que le "compte rendu exprime le regard épuisé que l'intéressée porte sur le contenu de la réunion et sa lecture du livret programmatique est donc passée à côté de jolis morceaux."
Après avoir détaillé ligne par ligne son mécontentement, Jean-Luc Mélenchon accuse "Paolo" Paranagua d'être "en réalité le 'commandant Saul' qui (le) poursuit en justice pour l'avoir traité 'd'assassin repenti' il y a cinq ans de cela." "Je ne lui reproche pas d'officier aux basses besognes du dénigrement de l'Amérique latine progressiste. Il est payé pour ça au nom d'une ligne éditoriale amie des néo-conservateurs étatsuniens", précise-t-il, avant de le définir comme "le chef de la 'fraction rouge' de la prétendue 'armée révolutionnaire du peuple' en Argentine" et d'être "une muse de la CIA" qui aurait influencé Raphaëlle Besse Desmoulières.
Après ces accusations, Luc Bronner, directeur des rédactions du "Monde" a tenu à répondre aujourd'hui à l'élu de gauche. "Le candidat à la présidentielle n'a pas apprécié un de nos articles où nous analysions ses propositions en matière de sécurité, comme nous le faisons pour tous les hommes et femmes politiques, surtout ceux et celles qui prétendent exercer un jour les fonctions de président de la République", écrit-il.
Le rédacteur en chef estime que l'ancien sénateur s'en est pris dans ce texte à ses journalistes "dans des termes totalement inacceptables". Il conclut : "'Le Monde' apporte son soutien sans réserve à ses journalistes, condamne avec la plus grande fermeté ces attaques outrancières et se réserve le droit d'attaquer en justice certaines accusations, à l'évidence diffamatoires, proférées par M. Mélenchon."