Une proposition qui ne manque pas d'audace. Dimanche soir, sur son blog, Jean-Luc Mélenchon a appelé à l'organisation d'un "débat public contradictoire avec (les) diffamateurs de Radio France sur une chaîne comme BFMTV qui n'appartient pas au gouvernement". Depuis quelques jours en effet, le torchon brûle entre le groupe public et les responsables de La France Insoumise. Vendredi dernier, la cellule investigation de franceinfo révélait de possibles surfacturations émises par le parti de Jean-Luc Mélenchon durant la dernière campagne présidentielle. Furieux, le leader d'opposition avait qualifié les journalistes d'"abrutis" et appelé ses partisans à les "pourrir". Dans la foulée, franceinfo, par la voix de son patron Vincent Giret, avait annoncé sa volonté de porter plainte suite à ces propos.
Vincent Giret était invité ce lundi dans la matinale de Marc Fauvelle sur la radio d'information en continu. L'occasion pour le responsable de livrer avec le recul son sentiment sur cette affaire et surtout de réagir à la proposition inattendue de débat de Jean-Luc Mélenchon. Un débat qui n'aura jamais lieu, à en croire le directeur de franceinfo. "Un match de catch entre Jean-Luc Mélenchon et la cellule investigation de Radio France sur une télévision privée qui est BFMTV, c'est non. Ce n'est pas raisonnable, ce n'est pas le sens de l'information que nous défendons", a-t-il affirmé. Il a cependant laissé la porte ouverte au patron de la France Insoumise. "Que Jean-Luc Mélenchon vienne ici, réponde à nos questions, comme le font ses lieutenants. Il est toujours le bienvenu pour une explication et un moment de journalisme normal, serein", a-t-il déclaré.
Le jour de la publication de l'enquête de franceinfo, le député Adrien Quattennens avait d'ailleurs été invité sur la station pendant une vingtaine de minutes pour réagir. Vincent Giret a estimé que les propos tenus par Jean-Luc Mélenchon ne sont pas responsables dans le contexte actuel. "Les insultes, les incitations à la haine sont graves parce que, déjà, sur le terrain, au printemps dernier le car régie de franceinfo a été caillassé, nos journalistes ont été plusieurs fois menacés, mis physiquement en danger. Tout appel à la violence pose problème dans une démocratie", a rappelé le directeur de franceinfo. puremedias.com vous propose de revoir une partie de l'intervention de Vincent Giret.