37,1 millions d'euros. Ce sont les pertes enregistrées en 2015 par les chaînes de télévision du groupe NRJ (NRJ 12, Chérie 25, NRJ Hits, etc.). Des pertes qui se sont aggravées par rapport à l'année précédente puisqu'elles n'étaient que de 24,6 millions d'euros en 2014, selon les résultats financiers annuels publiés par le groupe hier.
Pourtant, le chiffre d'affaires publicitaire de la branche télé a progressé de 11% avec 83 millions d'euros en 2015, contre 74,8 millions un an plus tôt. Cette hausse s'explique par la progression des audiences de Chérie 25 dont la moyenne annuelle est passée en 12 mois de 0,3% à 0,7%. Mais c'est surtout la relance ratée de NRJ 12 qui a fait plonger les finances du groupe.
Jean-Paul Baudecroux, l'actionnaire principal et créateur de NRJ, se montre très, très sévère avec la relance de la chaîne principale, pilotée par Vincent Broussard. Il la qualifie d'"accident industriel", selon des propos rapportés ce matin par nos confrères du "Figaro". Il fustige les "erreurs éditoriales" de la direction des programmes de la chaîne, qui a voulu changer radicalement l'image de la chaîne en recrutant Benjamin Castaldi et Valérie Damidot, en écartant Matthieu Delormeau et en mettant fin au "Mag".
Six mois et un record d'audience à la baisse plus tard, le premier a quitté la chaîne, la seconde n'a plus d'émission à l'antenne et le troisième fait beaucoup parler de lui sur D8, tandis que l'émission d'accueil centrée sur la télé-réalité a fait son retour en février. "Les nouveaux programmes lancés en septembre dernier n'ont pas atteint les objectifs d'audience escomptés initialement sur NRJ 12", a ajouté le patron en colère.
Néanmoins, le groupe NRJ reste largement profitable, avec 28,9 millions d'euros de résultat opérationnel courant, notamment grace aux très rentables radios qui assurent à elles seules un résultat de 36,7 millions, pour 193,3 millions de chiffres d'affaires (soit 19% de marge !). Le chiffre d'affaires global du groupe est en hausse de 1,5%, à 377,7 millions d'euros, mais le résultat opérationnel courant est tout de même en baisse de 42,5% sur un an...