Une année sportive s'annonce pour la chaîne L'Equipe. Le patron du canal 21, Jérôme Saporito, a accordé un entretien à puremedias.com pour présenter la rentrée de son antenne, toujours portée par ses deux talks phare, "L'Equipe de Greg" et "L'Equipe du soir". L'occasion d'évoquer les nombreux chantiers pour la chaîne pour cette nouvelle saison, qui sera notamment marquée par l'arrivée des Mondiaux de judo en octobre, la Coupe du monde de football cet hiver et entre autres le retour du biathlon dans quelques mois.
Propos recueillis par Florian Guadalupe.
puremedias.com : Quel premier bilan dressez-vous de cette rentrée, qui a débuté pour la chaîne L'Equipe le 22 août dernier ?
Jérôme Saporito : Pour nous, il est très bon. Tous les signaux sont au vert. Les émissions marchent très bien. Elles progressent encore. Nous sommes toujours un peu surpris parce que "L'Equipe du soir" existe depuis 15 ans et fonctionne toujours autant. La saison dernière, Gregory Ascher a animé près de 250 émissions. Il a trouvé son rythme de croisière. Concernant le reste des événements, c'est un très bon bilan. Nous sommes dans un bon cycle. Nous avons enchaîné les championnats du monde de VTT aux Gets (Haute-Savoie) - nous avons réuni 1 million de téléspectateurs -, la diffusion du MMA - qui a défraîchi un terrain vierge -, et le "Martin Fourcade Nordic Festival" - dont les audiences ont augmenté par rapport à l'année dernière -. Pour nous, c'est grand ciel bleu. Pourvu que ça dure.
Et le bilan des audiences de cette rentrée ?
Nous avons fait de très belles semaines depuis le 22 août. Nous nous focalisons désormais sur les cibles. La première étape de la reconstruction de la chaîne était de la poser. Maintenant, elle est posée. Elle tourne entre 1,5% et 1,6% de l'ensemble du public. C'est son rythme de croisière. Ca va évoluer selon les événements. A présent, nous devons essayer d'aller chercher un meilleur score sur cible, qui est pour nous les hommes de 25 à 49 ans. Nous sommes aujourd'hui autour de 2,8%. Nous étions à 2,2% il y a deux ans et à 2,5% l'année dernière. Nous devons continuer à voir ce chiffre-là progresser et travailler toutes les mécaniques pour se rapprocher du chiffre magique pour nous : 3%.
"'L'Equipe du soir' doit garder sa place de talk-show de sport numéro un"
Quels seront les chantiers cette saison ?
Nous continuons de creuser le sillon de nos émissions. Greg Ascher a une chance formidable. Il est le seul sur son domaine, celui du "sport-tainment". Il y a peut-être l'exemple de Vincent Moscato, en radio, sur RMC. Nous sommes le pendant de Moscato en radio. Chacun avec ses armes et ses personnalités. Estelle Denis avait amorcé toute l'histoire. Greg la continue. Je suis persuadé que nous pouvons aller chercher encore plus de public. La télévision, c'est un temps long. Tout le monde ne connaît pas forcément le rendez-vous de 17h15 à 19h40. Nous avons nos experts en plateau et nos rubriques. Il y a Pierre-Antoine Damecour qui a créé son univers. Jonathan O'Donnell nous a rejoints la saison dernière. En cette rentrée, nous avons un troisième humoriste, Antoine Pineau. Il vient marquer cet aspect "sport-tainment" qui plaît. On se moque parfois des sportifs et parfois beaucoup de nous-mêmes.
Ensuite, nous avons "L'Equipe du soir" qui doit maintenir sa place de talk-show de sport numéro un. Dès qu'il y a un gros match ou une actualité, le réflexe doit rester "L'Equipe du soir". C'est un travail permanent. Il y a des petites touches de nouveautés, mais pas de coups de barre à gauche ou à droite. Il faut aller chercher de nouveaux talents et de nouveaux regards. Le téléspectateur doit avoir ses repères, mais aussi être surpris.
En cette rentrée, vous avez recruté une nouvelle génération de journalistes : Giovanni Castaldi, Loïc Tanzi, Samuel Ollivier, etc.. Pourquoi cette stratégie de rajeunissement ?
Ce n'est pas une stratégie. Ce sont des opportunités. Nous cherchons constamment à faire évoluer notre casting. "L'Equipe du soir", c'est quasiment 350 émissions par an. Il y a de la place pour tout le monde. Quand il y a des opportunités ou que nous décelons chez un confrère un talent inexploité de débatteur, nous allons essayer de le convaincre de nous rejoindre. Il se trouve en effet qu'il y a une nouvelle génération. Ca correspond aussi à cette génération du foot. Mais ça n'empêche pas d'être dans l'air du temps avec Didier Roustan ou Dominique Grimault. Des personnes qui ont une forte expérience. C'est ce qui va donner le sel des émissions. Benjamin Quarez, journaliste du "Parisien", était mercredi en plateau face à Didier Roustan. Ils ont pas loin de 35 ans d'écart. Evidemment, ils n'ont pas les mêmes repères et les mêmes codes. Mais c'est l'échange qui est intéressant.
A quand une carte blanche pour Pierre-Antoine Damecour en prime time ?
C'est quelque chose dont nous parlons beaucoup avec Pierre-Antoine. Nous n'avons pas encore trouvé le bon format. Il est aussi très pris avec sa chronique. Ce n'est pas simple. Tous les jours, il part d'une feuille blanche. Ca peut être assez angoissant. Il a d'ailleurs déjà carte blanche chaque jour. Au début, sa chronique était à 17h45, maintenant, elle est à 19h15, beaucoup plus exposée. Son terrain d'expression est déjà large et nous devons le faire grandir. C'est notre mission : faire grandir tous nos talents. Ca arrivera à un moment où nous aurons trouvé le bon format. Il faut que ça plaise à Pierre-Antoine et à Béric, qui travaille avec lui.
"Nous avons recruté un nouveau consultant, Frédéric Jean, pour le biathlon"
Avez-vous acquis de nouveaux droits sportifs en cette rentrée ?
Oui. C'est un travail que nous faisons jour après jour. Nous avons prolongé la Coupe d'Espagne pendant trois saisons. Même chose avec la Coupe d'Allemagne. Ca va nous permettre d'avoir du très bon football en prime time. Ce sont de très belles affiches avec des grands clubs. C'est Sané et Mané au Bayern Munich, en Allemagne. C'est Lewandoski, Griezmann, Dembélé et Benzema en Espagne. Tout ça en clair. Nous avons une mission : c'est cette vision de sport en clair. Nous devons offrir à la fois le championnat du monde VTT aux Gets et Karim Benzema. C'est notre grand écart permanent. Si on ne coche pas les deux cases, c'est qu'on s'est trompé. Il n'y en a pas une qui est plus importante que l'autre. Les deux se complètent.
Nous avons acquis très récemment les championnats du monde de judo. Ils auront lieu début octobre à Tachkent, en Ouzbékistan. Nous retrouverons Teddy Riner et la très forte équipe de France de judo. Nous aurons un dispositif spécial avec des gens sur place pour faire vivre ce rendez-vous. Il y aura des commentateurs et des consultants autour de Messaoud Benterki. C'est un sport très français. Nous avons l'une des plus grandes nations au monde de judo. Nous offrirons ça en clair : Karim Benzema et Teddy Riner.
La chaîne L'Equipe diffusera dans quelques mois son sport premium, le biathlon. Avez-vous prévu de vous renforcer sur vos dispositifs ?
Nous avons recruté un nouveau consultant, Frédéric Jean. Il n'est pas très connu, mais il entraînait l'équipe de France féminine de biathlon, avec les résultats que l'on connaît, puisque Justine Braisaz a été championne olympique. Par ailleurs, nous allons nous renforcer en diffusant pour la première fois l'intégralité de l'IBU Cup. C'est la deuxième division de biathlon, l'anti-chambre de la Coupe du monde. Là où nous faisions 300 heures de biathlon, nous allons nous renforcer en offrant ce feuilleton. Il y aura beaucoup de Français qui aspirent à atteindre le niveau Coupe du monde. Nous allons les découvrir. Ce sera en complément de notre offre de biathlon. C'est une nouveauté.
"Nous ne diffuserons jamais la Ligue 1"
Outre la Coupe d'Espagne et la Coupe d'Allemagne, le canal 21 propose des matchs de Ligue des nations, de qualifications pour l'Euro et la Coupe du monde, et de Ligue 2. Comment la chaîne L'Equipe parvient à tirer son épingle du jeu dans la bataille ardue des droits télévisés du football ?
Le foot, c'est le sport numéro un. Nous ne diffuserons jamais la Ligue 1. Mais aujourd'hui, nous avons une offre de football dont nous pouvons être fiers. La Ligue des nations, c'est les plus grandes stars par équipe nationale. Avec la Ligue 2, nous avons créé un feuilleton et une habitude. Je remercie Amazon et la Ligue de football professionnel (LFP) de nous avoir fait confiance. C'était quelque chose qui n'existait pas : la Ligue 2 en clair. Nous sommes à notre place. Notre place, ce n'est pas la Ligue des champions. Nous avons des émissions pour la couvrir. A présent, notre ligne, c'est 3.000 heures de sport, avec des feuilletons, que ce soit en VTT, en biathlon ou, en autres, en judo.
Êtes-vous satisfait de votre nouvel accord avec Amazon pour la Ligue 2 ? Auriez-vous aimé garder le Multiplex ?
C'est Amazon qui a fait son choix. Ce que nous pouvons tirer comme conclusion, c'est que le Multiplex avait trouvé sa place. Amazon l'a trouvé très intéressant comme programme. C'était dans l'intérêt d'aucun de nous trois, avec la LFP, que la Ligue 2 disparaisse complètement du clair. Nous avons ce meilleur match du samedi 19h. Ca nous permet de diffuser de belles affiches. Nous sommes à notre place. Nous voulions garder un bout de Ligue 2 et Amazon voulait continuer d'avoir une fenêtre en clair. Quelque part, ça met en lumière le championnat pour leur offre. Tout le monde s'y retrouve.
"Nous allons diffuser le championnat du monde de 'chat'"
La chaîne L'Equipe se démarque également par ses droits atypiques. En avez-vous acquis de nouveaux ?
Nous avons décidé d'élargir notre territoire et d'aller nous amuser. Nous voyons sur les réseaux sociaux plein de sports qui émergent et plutôt funs. Nous continuerons à creuser ce sillon. Par exemple, nous allons diffuser le championnat du monde de "chat". Les Français sont très forts dans cette discipline. Je ne le savais pas. Je l'ai découvert. C'est un système très simple. Il y a une "souris" et un "chat". La "souris" est dans une sorte de parcours à la "Koh-Lanta" et pendant dix secondes, elle ne doit pas se faire toucher. Nous diffusons aussi les caisses à savon. Ce sport est patrimonial ! Mais à côté de ça, nous mettrons toujours le paquet sur les 24 Heures du Mans. Ce n'est pas l'un au détriment de l'autre. C'est notre plaisir de faire de ce pas de côté avec le sport.
Y a-t-il aussi un enjeu d'acquérir davantage de sports féminins ?
Nous ne nous posons pas du tout cette question. Quand nous récupérons les droits du championnat du monde de judo, nous savons que c'est mixte. Le biathlon, aussi. La ligue de diamant d'athlétisme, aussi. Nous ne réfléchissons pas par ce prisme-là. Nous avons tellement de sports que nous les prenons tels qu'ils sont, avec leurs champions ou leurs championnes. Est-ce qu'il y a une stratégie de mettre plus de sports féminins ? Non. Mais il y a une stratégie quand le sport est mixte, de lui accorder le même temps d'antenne et les mêmes moyens.
"Certains producteurs nous ont proposé des programmes de télé-réalité du football"
A quand un retour de divertissements en prime time ?
Nous continuerons de tester des formats. Nous avons une chance : nous avons le droit de nous tromper. Ensuite, il faut y mettre certains ingrédients et certains moyens. Le but n'est pas de faire plaisir à untel. Le but est d'être fier de ce que nous faisons. Si nous avons la conviction que nous pouvons le faire, nous le ferons. Dans nos cartons, par exemple, certains producteurs nous ont proposé des programmes de télé-réalité du football, c'est-à-dire suivre au quotidien des jeunes dans des centres de formation. Nous ne nous interdisons rien dans les nouvelles écritures. Il faut juste avoir la certitude de bien le traiter. Il faut toujours avoir cette petite musique que nous sommes la vitrine de 73 ans d'expertise. Le sport, ça peut être fun. Mais nous ne devons pas partir dans tous les sens.
Vous avez diffusé cette semaine le documentaire de Netflix, "The Last Dance". Êtes-vous en négociations avec les plateformes pour la diffusion de nouvelles productions sur votre antenne ?
Oui ! Nous avons 365 primes par an. Nous n'allons pas faire que du football. Le genre du documentaire, à travers les plateformes, a repris ses lettres de noblesse. Nous allons regarder tout ce qui est possible. "The Last Dance", c'était pour moi inimaginable que l'on puisse le diffuser. Nous l'avons mis à la télévision et sur la plateforme L'Equipe Explore. C'est un documentaire très fort et riche. Nous redécouvrons des choses. Tout le monde n'est pas abonné à une plateforme. Il y a encore beaucoup de foyers où Netflix et Amazon ne sont pas présents. Il y a de place.
Et concernant les documentaires "faits maisons" ?
Le prochain sera autour de l'équipe de France de football. Nous travaillons déjà sur l'année 2023 avec Sébastien Tarrago et Jules Bian-Rosa. C'est notre marque de fabrique. Nous nous donnons trois ou quatre rendez-vous par an, selon la longueur de l'enquête. Le numéro après le mondial sera en-dehors du football.
"Je n'ai pas de raison de mettre sous cloche nos incarnations"
Avec ses participations à de nombreux programmes sur d'autres chaînes ("Danse avec les stars", "Pékin Express", "Mask Singer"...), Yoann Riou, visage important de votre antenne, multiplie les projets. Craignez-vous qu'il quitte un jour le canal 21 ?
Yoann est une personnalité forte de notre rédaction. Moi, je n'enferme pas les gens. Je suis très ouvert. Nous savons ce que nous pouvons offrir. Nous ne pouvons pas tout donner. Ma seule limite est que ce ne soit pas au détriment de la chaîne. Si Yoann fait "Mask Singer" - il l'a très bien fait, la séquence était très réussie -, ce n'est pas au détriment de la chaîne. Quand Pierre-Antoine Damecour fait "La France a un incroyable talent, ça continue", ce n'est que quelques jours. Je ne dis pas non plus oui à tout. Si ça leur fait très plaisir et que la chaîne y trouve son compte, je n'ai pas de raison d'interdire. Nous sommes un format gratuit, nous pouvons nous offrir cette liberté.
Existe-t-il un pont entre la chaîne L'Equipe et M6 ? Carine Galli collabore avec la Six sur le football. Grégory Ascher est à la matinale de RTL2, co-diffusée sur W9. Pierre-Antoine Damecour anime la deuxième partie de soirée de "La France a un incroyable talent"...
J'ai de bons rapports avec les différents groupes. Je les connais, que ce soit M6 ou TF1. Je n'ai pas de raison de mettre sous cloche nos incarnations. Quand chacun trouve son plaisir, je n'ai pas de raison de dire non aux uns et aux autres. Tant que c'est bien pour tout le monde.
"Nous sommes en train de préparer de nouveaux talks pour la Coupe du monde"
Il y a un grand événement qui arrive dans quelques mois, la Coupe du monde de football au Qatar. Quel sera le dispositif de la chaîne L'Equipe ?
Le dispositif est prêt à 99%. Quand nous avons commencé à travailler dessus, notre crainte était que la compétition vienne télescoper notre saison de biathlon qui démarre. La Coupe du monde est du 20 novembre au 18 décembre et le biathlon a lieu aux mêmes dates. Ce qui est génial, c'est que tout va se compléter. Quand il y a du biathlon, il n'y a pas de foot. Quand il y a du foot, il n'y a pas de biathlon. Nous aurons une antenne très forte. Nous aurons évidemment beaucoup de talks. C'est notre marque de fabrique. Il y aura "L'Equipe du soir", tous les soirs, qui n'aura qu'une seule partie. Greg Ascher sera là. Nous allons créer d'autres rendez-vous autour de cette Coupe du monde. Ce sera un événement majeur. Mais nous n'oublierons pas nos fondamentaux. Nous ne mettrons pas de côté les sports d'hiver. Nous aurons une antenne qui aura rarement été aussi riche. Ensuite, personne ne mesure l'impact d'une Coupe du monde en hiver. Nous allons tous le découvrir. Est-ce bien ou non pour le public ? Je ne sais pas.
Quid de Messaoud Benterki ? Il traitera du football ou du biathlon ? Il a longtemps couvert le football sur Canal+ et est aujourd'hui le visage du biathlon sur la chaîne L'Equipe.
Il va falloir qu'il fasse un choix. Nous en avons déjà parlé avec lui. Son feuilleton numéro un, ce sera le biathlon. Mais il aura aussi son mot à dire sur le foot, car il vient du foot. Sur notre antenne, les deux disciplines vont se compléter. Messaoud sait que les mois de novembre et de décembre seront très chargés.
Allez-vous lancer des talks en journée comme lors de l'Euro 2021 avec une émission dans la matinée et à la mi-journée ?
Oui ! Il y aura de nouveaux talks. Nous sommes en train de les écrire avec le directeur de la rédaction, Marc Las. Nous devons trouver notre patte. Ca nous sert aussi de laboratoire pour nos talks bien installés. Quand nous avions fait l'émission du matin autour de l'Euro de football, nous avions travaillé avec Alicia Dauby. Nous l'avons découverte et nous l'avons intégrée ensuite dans "L'Equipe de Greg". Ce sera également la raison d'être de ces temps d'antenne complémentaires.
"Gilles Favard n'était pas ravi de notre choix, j'en ai discuté avec lui"
La chaîne L'Equipe a fait face ces derniers mois à plusieurs polémiques avec divers chroniqueurs. Il y a eu les propos violents de Grégory Schneider sur l'Olympique de Marseille cet été ou la non-reconduction de Gilles Favard après des sorties controversées. Comment, en tant que dirigeant, gérez-vous ces turbulences ?
Ce n'est pas toujours simple. Ce sont des discussions. Nous avons des talks avec de l'opinion. Les téléspectateurs l'attendent de nous. Nous nous adressons toujours aux téléspectateurs, aux institutions et aux joueurs avec respect. Ensuite, il y a des opinions qui ne font pas toujours plaisir à tout le monde. Mais je ne bride personne. Nous expliquons les positions et essayons d'être le plus précis possible dans les prises de parole. Grégory Schneider a eu cette position. Derrière, Giovanni Castaldi, qui présentait l'émission, a tout de suite réagi en prenant ses distances. Ca montre un plateau qui vit. L'antenne a été tenue. Nous ne sommes pas en Corée du Nord. Nous pouvons avoir toutes les opinions qui s'expriment. Concernant Gilles Favard... Sur les quinze ans d'antenne, il y a eu une centaine de chroniqueurs dans "L'Equipe du soir". Il est resté chez nous six ans. Ca s'est arrêté. Il n'était pas ravi de notre choix. Je le sais. J'en ai discuté avec lui. La vie continue. Nous voulons faire évoluer notre casting de chroniqueurs par petites touches. Gilles Favard n'est pas le premier à ne pas être reconduit. Ca continuera. Mais ce n'est pas un but en soi.
Interrogé par puremedias.com, Gilles Favard estimait que le ton de la chaîne était devenu un peu "trop lisse". Comment qualifiez-vous le ton de votre antenne ?
C'est un ton libre et avec respect. Il y a aussi toujours une réflexion derrière. Ce ne sont pas des paroles gratuites. C'est trop simple de dire : "Ah, il est nul !". Tout le monde peut le dire. Il faut qu'il y ait derrière une idée construite. C'est toute la force de "L'Equipe du soir". Quand je regarde cette émission, j'apprécie qu'ils viennent toujours avec leurs arguments. Si ce n'est pas argumenté, ça ne m'intéresse pas et c'est le café du commerce. La liberté de ton de Grégory Schneider a montré qu'il y aura toujours des moments forts. Parfois, ça crispera des acteurs du football ou d'autres sports. J'expliquerai la position de la chaîne. Si une personne autour de la table tombe sur un joueur, un entraîneur ou une institution, il faut un contre-poids. Je n'ai aucun souci avec ça.