Julie Gayet, Laure Calamy, Géraldine Nakache ... Elles - et ils - disent stop. Dans une tribune publiée ce mardi 16 mai dans le quotidien "Libération", un collectif de 123 actrices et acteurs passent un coup de gueule, alors que le Festival de Cannes s'apprête à ouvrir. Plus précisément, c'est la mise en avant de Johnny Depp et la réalisatrice Maïwenn, derrière le film "Jeanne du Barry", présenté en ouverture de la cérémonie annuelle du 7e art qui déplaît. Et surtout, le déroulé de tapis rouge "aux hommes et aux femmes qui agressent".
Pour rappel, Johnny Depp est empêtré dans une dispute judiciaire avec son ex-femme Amber Heard, tandis que Maïwenn a agressé le journaliste Edwy Plenel , puis s'en est presque vantée sur le plateau de "Quotidien". Deux exemples de violences qui, de leur regret, ne devraient pas s'allier avec autant d'exposition. "Le festival envoie le message que, dans notre pays, nous pouvons continuer d'exercer des violences en toute impunité, que la violence est acceptable dans les lieux de création", s'insurgent les vedettes de cinéma.
Cette mise en avant des agresseurs, ce sont les victimes qui la dénoncent. "Nous subissons bien trop souvent des agressions sexuelles, du harcèlement moral et du racisme au sein même de nos lieux de travail. Lorsque nous avons le courage de parler ou demander de l'aide nous nous entendons trop souvent dire : 'Tais-toi s'il te plaît, pour la vie du film.' Il arrive même que des producteur·ices soient prêt·es à acheter notre silence. Ces formes de violences font partie de notre quotidien", peut-on lire dans la tribune.
En clair, les vedettes se désolidarisent du festival à un instant clé. Des témoignages qui font écho à celui d'Adèle Haenel il y a quelques jours. Dans un courrier à "Télérama", l'actrice éloignée depuis les César de 2020, mettait en avant la même "complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels".