Un rassemblement filmé sous tous les angles. Lundi soir, un camp de migrants installé en plein coeur de Paris, place de la République, a été évacué par les forces de l'ordre, non sans heurts. Des courses-poursuites se sont engagées dans les rues de la capitale, filmées par les caméras des nombreux journalistes présents. Parmi eux, Rémy Buisine, qui couvrait l'événement pour le média en ligne "Brut" et qui s'est retrouvé coincé contre une vitrine par un policier brandissant sa matraque. Une séquence captée par un autre journaliste, travaillant cette fois pour "Le Média", Nicolas Mayart et vue plus d'un million de fois sur Twitter.
"Sur ces images, on voit un policer qui me met au sol et qui va me piétiner au niveau des jambes alors que j'étais juste en train de faire mon travail à ce moment-là", a témoigné Rémy Buisine mardi dans une vidéo publiée sur "Brut". "Il faut savoir que ce même policier m'aura pris pour cible trois fois dans la même soirée", a-t-il précisé.
Le média en ligne a pour sa part indiqué avoir demandé des explications au ministère de l'Intérieur et à la Préfecture. Et l'AFP a annoncé mardi soir l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris pour "violences par personne dépositaire de l'autorité publique". Une enquête confiée à l'IGPN, la police des polices, pour procéder à des vérifications. Une autre séquence captée par les caméras présentes sur place, où l'on voit fois un policer faire un croche-pied à une personne, a elle aussi déclenché l'ouverture d'une enquête pour les mêmes motifs.
"Cette évacuation a été totalement légitime. Il y a eu ensuite, de la part de quelques policiers, des gestes incacceptables", a observé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ce matin sur France 2. "Si jamais tout cela est vérifié, je prendrai des sanctions", a-t-il promis.