David Pujadas joue la carte de la franchise. Dans une enquête parue la semaine dernière, "Capital" s'intéressait aux "ménages", autrement dit aux prestations pour le compte d'entreprises, assurées par les stars des antennes du groupe TF1. C'est via sa filiale dédiée, TF1 Factory, créée à l'été 2020, que le groupe audiovisuel propose ces services peu médiatisés. "En tant qu'agent d'image, la cellule propose aux entreprises de s'appuyer sur l'expertise ou le pouvoir d'influence d'un large catalogue de personnalités (animateurs, journalistes, experts, influenceurs...) au travers de campagnes d'égérie ou de mobilisations ponctuelles pour animer un événement interne ou externe", expliquait ainsi un communiqué au moment du lancement.
Parmi les journalistes proposés au catalogue : Jacques Legros, Harry Roselmack, Pascale de la Tour du Pin ou encore David Pujadas. Si aucun tarif n'est indiqué, "Capital" affirmait après des recoupements qu'il faut compter entre 10.000 et 20.000 euros brut la journée pour s'offrir des têtes d'affiche. "A la manière d'une agence classique, TF1 empoche une commission, qui va de 10 à 15% selon la prestation", pouvait-on lire.
Mais dans un message publié jeudi soir, David Pujadas, qui présente l'émission "24h Pujadas" sur LCI, s'est étonné de figurer dans le catalogue de TF1 Factory. "En 20 ans de présentation, je n'ai jamais fait de 'ménages' ou de 'prestations'. Fierté de travailler pour le groupe TF1, mais je n'en suis pas le salarié. Donc surpris de figurer sur la plaquette 'TF1 Factory' dont j'ignorais l'existence avant le papier de 'Capital'", a-t-il tweeté.
Si ces "ménages" effectués par des journalistes demeurent légaux, ils se situent cependant sur une ligne de crête en matière de déontologie, comme le soulignait un membre de la Commission de la carte de presse, Thierry Cerinato, cité par "Capital" : "Cela peut semer le doute sur l'indépendance de TF1 et fragiliser ses reporters", notait-il.
Figurant lui aussi dans ce catalogue, et l'assumant, le journaliste économique François Lenglet avait détaillé son domaine d'intervention. "J'interviens le plus souvent en tant que conférencier sur le contenu de mes livres, avait-il précisé à nos confrères. Avec TF1, nous examinons les demandes au cas par cas et nous en refusons beaucoup. Il m'arrive, par ailleurs, de le faire à titre gratuit, notamment quand j'interviens devant des partenaires sociaux. Et de reverser ma rémunération à des organismes de charité, comme lorsque j'ai animé un débat avec Nicolas Sarkozy dans le cadre du MIPIM (Marché international des professionnels de l'immobilier, ndlr) en septembre dernier".