Il avait traité publiquement les journalistes de franceinfo d'"abrutis", de "menteurs" et avait invité ses partisans à "pourrir" les journalistes de la radio publique qu'ils pourraient croiser. En octobre 2018, c'est peu dire que Jean-Luc Mélenchon avait été mécontent de l'enquête publiée par la cellule investigation de Radio France qui évoquait de possibles surfacturations lors de sa campagne présidentielle de 2017. Cette investigation avait fait l'objet d'un sujet sur franceinfo.
Dans la foulée, le leader de la France insoumise et candidat au prochain scrutin présidentiel avait publié une vidéo sur Facebook dans laquelle il accusait franceinfo d'être une "radio d'Etat", qui serait selon lui aux ordres de l'exécutif. Cette attaque et les qualificatifs peu amènes visant les journalistes avait conduit Radio France à déposer plainte contre lui.
Et selon l'AFP, plus de trois ans après, la justice a donné raison au service public en condamnant Jean-Luc Mélenchon à une amende de 500 euros avec sursis pour injure publique et diffamation. Le responsable politique devra en sus verser 3.000 euros de dommages et intérêts à la Maison ronde. Jean-Luc Mélenchon va faire appel de cette décision, selon le service de communication du candidat à la présidentielle, joint par puremedias.com.
Vincent Giret, qui était directeur de franceinfo en 2018, avait à l'époque réagi à cette attaque sur Twitter en expliquant : "Cet appel à la haine et à la violence est irresponsable. Défense absolue du professionnalisme et de l'intégrité de nos journalistes". Sur Facebook, Jean-Luc Mélenchon avait notamment tonné : "Pourrissez-les partout où vous pouvez (...) Il faut qu'à la fin, des milliers de gens se disent : les journalistes de franceinfo sont des menteurs, sont des tricheurs et il y a autour un système qui n'a même plus le recul professionnel de se dire mais qu'est-ce qu'on est en train de raconter ?".
Et le candidat à la présidentielle a récidivé lundi en critiquant le choix de la photo sélectionnée par franceinfo pour illustrer un sujet le concernant. "Le parti-pris de ce prétendu service public franceinfo crée une ambiance de violence écoeurante", a notamment déploré Jean-Luc Mélenchon.