La mort d'une des dernières légendes de Hollywood. L'acteur américain Kirk Douglas s'est éteint à l'âge de 103 ans mercredi, comme l'a annoncé sur les réseaux sociaux son fils Michael Douglas. "Si pour le monde entier il était une légende, (...) pour moi et pour mes frères, Joel et Peter, c'était simplement papa, pour Catherine (Zeta-Jones, ndlr), un merveilleux beau-père, pour ses petits-enfants et arrière petits-enfants, un grand-père aimé et pour sa femme Anne, un merveilleux mari", a sobrement écrit l'acteur et producteur, se déclarant fier d'être son fils.
Né en 1916 dans l'état de New York, Kirk Douglas est un de ces hommes au parcours typiquement américain. Issu d'une famille pauvre, dont il était le seul garçon aux côtés de six filles, il voit son père tenter de joindre péniblement les deux bouts avec son activité de chiffonnier, "au plus bas de l'échelle sociale, et moi j'étais le fils du chiffonnier", écrivait Kirk Douglas dans son autobiographie "Le fils du chiffonnier", parue en 1988.
C'est à l'université que celui qui s'appelait Issur Danielovitch à l'état civil prend des cours d'art dramatique et se lie d'amitié avec Lauren Bacall, qui lui donnera un coup de pouce pour obtenir son premier rôle sur grand écran, dans "L'Emprise du crime", de Lewis Milestone. Il est alors âgé de seulement 30 ans et est déjà un vétéran de la seconde guerre mondiale, dont il a été démobilisé en 1944 après avoir été blessé.
Mais le film qui le révèle réellement au grand public est "Le Champion", de Mark Robson, sorti en 1949, dans lequel il incarne un boxeur sans scrupules, qui lui vaut sa première nomination aux Oscars. Une statuette qui lui échappe à plusieurs reprises, jusqu'en 1996, année où il reçoit un Oscar récompensant l'ensemble de sa carrière. Acteur engagé, Kirk Douglas n'a pas hésité à engager dans les années 1950, en pleine guerre froide, un scénariste blacklisté en raison de ses supposées sympathies communistes.
Parmi ses autres succès figurent "Les sentiers de la gloire" et "Spartacus", mis en scène par le jeune Stanley Kubrick, à qui Kirk Douglas donne sa chance. Des films produits via la propre société de l'homme à la célèbre fossette, une maison de production fondée en 1955 et nommée Bryna, en hommage à sa mère. Un des réalisateurs fétiche de Kirk Douglas reste Vincente Minnelli, qui lui donne un de ses rôles les plus marquants grâce à "La vie passionnée de Vincent Van Gogh" (1956), un rôle dont il ne ressortira pas indemne.
L'homme de "Règlement de comptes à O.K. Corral" et de "20.000 lieues sous les mers", a défié tout au long de son siècle d'existence la vie et le temps, lui qui a échappé à un accident d'hélicoptère en 1991 et est parvenu à se remettre d'un accident vasculaire cérébral en 1996. Une épreuve qui lui a inspiré son nouveau rôle de boxeur victime d'un AVC dans "Diamonds" en 1999, où il a retrouvé son amie Lauren Bacall.
Il est victime d'une nouvelle attaque cardiaque en 2001. Toujours bien dans son époque malgré son âge, Kirk Douglas a prêté sa voix dans la série d'animation "Les Simpson" et tenait ces dernières années un blog. Il a également inspiré son petit-fils Cameron, qui a choisi d'embrasser la carrière de comédien.