Le nouveau "Bracelets rouges" de TF1 ? Possible ! Ce lundi 9 janvier 2023, la chaine privée programme en prime time les deux premiers épisodes d'une nouvelle série baptisée "Lycée Toulouse Lautrec". La fiction de six épisodes raconte l'histoire de Victoire, une adolescente contrainte d'intégrer un lycée hors normes pour suivre son frère. Face à Marie-Antoinette, une pétillante tétraplégique ou Charlie, atteinte d'une tumeur au cerveau, la jeune femme, réfractaire au départ, va peu à peu dépasser ses préjugés et y découvrir l'amitié, l'amour, la solidarité mais aussi l'humour, le courage et la force de tous ses camarades.
Portée par Stéphane de Groodt, Rayane Bensetti, Valérie Karsenti, Aure Atika et la révélation Chine Thybaud, cette fiction sacrée meilleure série au Festival de la Fiction de La Rochelle relate le quotidien des élèves du véritable établissement Toulouse-Lautrec, qui accueille des adolescents en situation de handicap. C'est d'ailleurs dans les locaux du lycée situés dans la ville de Vaucresson près de la forêt de Rueil-Malmaison que TF1 a posé ses caméras pour tourner les six premiers épisodes de la série.
"Pendant tout le tournage, le lycée était en fonctionnement. La quasi-totalité des figurants sont des élèves ou d'anciens élèves. Certains personnels soignants ont également participé à la série (...) Cette immersion dans le réel se ressent dans la série. L'établissement Toulouse Lautrec est unique en France et montré comme il est au quotidien", expliquait ainsi l'actrice Chine Thybaud (Victoire) dans le dossier de presse de la série.
Invitée du festival Médias en Seine (dont puremedias.com était partenaire) en novembre dernier, Fanny Riedberger, productrice, auteure et réalisatrice de la série avait révélé que cette histoire était tout simplement la sienne. "Cette série est tirée de mon histoire, elle m'est arrivée à l'adolescence", avait-elle confié avant de révéler les raisons qui l'ont poussé à adapter ce chapitre de sa vie : "Ce qui m'a donné envie de raconter cette histoire c'est que j'ai un enfant de onze ans et que j'ai réalisé un jour qu'il n'avait jamais rencontré de personne en situation de handicap et que si ça devait lui arriver, je pense qu'il y serait étonné voir apeuré car il y a une méconnaissance de sa part. J'ai vécu avec ces gens-là pendant trois ans, ça fait partie de ma scolarité, je ne vois plus le handicap et je ne comprends pas qu'aujourd'hui encore cela puisse être déstabilisant. En tant qu'auteur, il y a une part d'exemple, on se doit de représenter la société telle qu'elle est et ils en font partie"
Fanny Riedberger avait tout de même réfuté l'idée d'avoir créé une série sur le handicap. "J'ai fait une série sur les adolescents, sur le lycée mais absolument pas une série sur le handicap. Il se trouve qu'à l'intérieur de ce lycée certains des élèves se trouvent en situation de handicap moteur. Ça me tenait très à coeur de ne pas faire une série sur le handicap parce que ça stigmatise, ça met déjà à la marge quelque chose qu'on essaie d'inclure", indiquait-elle avant de justifier le tournage de cette série dans un lycée durant "une étape charnière de nos vies". "Je pense que c'est à cette période qu'on se construit et qu'on a besoin de repères. On nous répète depuis qu'on est tout petit de faire un peu comme tout le monde, de rentrer dans des cases. C'est ça qui m'a donné envie de mettre la lumière sur cet âge-là", révélait-elle.
La productrice, auteure et réalisatrice qui a travaillé par le passé sur "Scènes de Ménages", "Cherif", ou "En Famille" espère que "Lycée Toulouse-Lautrec" éveillera les consciences. "Il y a tout un accompagnement à faire. On fait ce genre de projet pour éviter la peur de l'inconnu, les a priori. Même dans mon équipe technique, certains confondaient le handicap moteur avec le handicap mental. Même certains comédiens adultes ont découvert un monde qu'ils ne connaissent pas. Je pense qu'il y a eu un avant et un après pour eux et j'espère que c'est ce qui se passera avec la diffusion de la série sur TF1", concluait-elle.