C'est ce qui s'appelle une fin de non recevoir. Dans une interview accordée au magazine allemand "Der Spiegel", la journaliste russe Marina Ovsiannikova a rejeté la proposition qui lui a été faite cette semaine par Emmanuel Macron. Pour rappel, cette femme de 43 ans s'est illustrée lundi soir en s'imposant dans le rendez-vous d'information "Vremia" ("Le temps"), diffusé sur la principale chaîne russe, Pervy Kanal. Celle qui est une salariée de la chaîne avait eu le temps de scander "Non à la guerre !" et de brandir une pancarte sur laquelle on pouvait notamment lire "Non à la propagande" avant que la télévision russe ne diffuse au bout de quelques secondes un reportage.
Alors qu'elle avait été arrêtée et que la séquence avait fait le tour des réseaux sociaux sans plus aucune nouvelle sur la situation de Marina Ovsiannikova, Emmanuel Macron avait témoigné son soutien et s'était dit prêt à offrir une protection consulaire ou même l'asile à la journaliste.
Mais la principale intéressée, qui a été jugée et a écopé d'une amende de 255 euros et risque toujours des poursuites pénales, a affirmé son attachement à la Russie dans "Der Spiegel". "Je ne veux pas quitter notre pays. Je suis patriote, mon fils l'est encore plus. Nous ne voulons en aucun cas partir, nous ne voulons aller nulle part", a-t-elle certifié.
Revenant sur son geste symbolique, celle qui a un père ukrainien et une mère russe a expliqué en substance : "Je voulais aussi montrer que les Russes aussi sont contre cette guerre, ce que beaucoup de gens en Occident ne comprennent pas. La majorité des gens intelligents et éduqués ici s'opposent à cette guerre".