Elle a dit non à la guerre en Ukraine. En s'invitant hier soir dans le rendez-vous d'information le plus suivi en Russie sur la chaîne Pervy Kanal avec une pancarte pour inciter les téléspectateurs à ne pas céder à la propagande du pouvoir, la journaliste Marina Ovsyannikova, qui a été arrêtée, risque jusqu'à 15 ans de prison. Cette courageuse initiative fait depuis quelques heures le tour des réseaux sociaux. A la mi-journée, le président de la République française, en déplacement dans le Maine-et-Loire pour rencontrer des réfugiés ukrainiens, a été interrogé sur le sort de cette journaliste russe.
Emmanuel Macron en a profité pour rappeler le soutien "inconditionnel" de la France à tous les journalistes qui couvrent le conflit actuel - parfois au prix de leur vie - et à ceux qui "font oeuvre d'informer en Russie et dans tous les Etats qui seraient soumis à des pressions politiques leur empêchant de faire ce travail". Concernant le cas particulier de Marina Ovsyannikova, qui est salariée de la chaîne sur laquelle elle a manifesté son opposition à la guerre, le chef de l'Etat a annoncé le lancement de "démarches diplomatiques visant à offrir une protection". Une protection qui pourrait être proposée à l'ambassade de France en Russie ou en lui offrant l'asile.
"J'aurais l'occasion lors de mon prochain entretien avec le président Poutine de proposer cette solution de manière directe et très concrète", a souligné Emmanuel Macron qui a confié sa volonté d'avoir "toute clarté sur sa situation personnelle et sur sa capacité à poursuivre son travail" concernant Marina Ovsyannikova. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.
Mise à jour (15/03/2022 17h15) : Selon l'AFP, Marina Ovsyannikova a été condamnée à une amende de 30.000 roubles, équivalent à un peu moins de 250 euros, pour une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux afin de dénoncer l'entrée de dizaines de milliers de troupes russes en Ukraine. Elle a ensuite été libérée. La journaliste n'a pas encore été jugée du "crime de publication d'informations mensongères" sur l'armée russe, passible d'une peine de maximale de 15 ans de prison.