La mère d'Ilan Halimi, ce jeune Français de confession juive tué en 2006 par le "gang des barbares", était hier l'invitée de Marc-Olivier Fogiel sur RTL. Elle s'exprimait à l'occasion de la sortie en salles mercredi 30 avril de "24 jours", le film d'Alexandre Arcady retraçant l'enlèvement et le meurtre de son fils.
Au cours de cet entretien, Ruth Halimi est d'abord revenue sur la décision de France Télévisions de ne pas financer "24 jours". Pour justifier sa décision, le service public avait évoqué la trop grande violence du film. Une raison que la mère d'Ilan Halimi a visiblement du mal à entendre. Expliquant avoir fait part à François Hollande d'une réflexion à ce sujet lors d'une projection du film à l'Elysée, Ruth Halimi a estimé que la justification de France Télévisions était "inadmissible".
"Quand on sait ce que Ilan a subi comme violence quotidiennement (...), je trouve ça inadmissible" a-t-elle confié, expliquant que le film ne comporte "absolument aucune scène violente". Et Ruth Halimi de lâcher : "C'est honteux de dire ça quand on sait le nombre de films violents qu'on diffuse dans les télévisions. Le film d'Ilan n'est que là pour dire qu'il faut arrêter et stopper ce genre d'agressions".
Marc-Olivier Fogiel a ensuite évoqué avec elle une séquence de "On n'est pas couché" coupée au montage. Au cours de cette dernière, Aymeric Caron se serait vivement accroché avec le réalisateur du film, Alexandre Arcady, et aurait, d'après ce dernier, comparé la souffrance endurée par Ilan Halimi à celle des enfants palestiniens. "Je trouve ça invraisemblable" a confié Ruth Halimi à propos de la sortie supposée du chroniqueur. "Je ne vois pas quel est le problème. Un jeune Français qui se fait tuer parce qu'il est juif et voilà qu'on remet sur le tapis le problème israélo-palestinien qui n'a rien à voir avec ça. Je trouve ça inadmissible" a-t-elle taclé.
Au cours de l'interview, Ruth Halimi a enfin condamné les propos de Dieudonné. "Il faut qu'il sache que la parole c'est pire qu'une arme" a-t-elle expliqué à propos de l'humoriste. "Il dit : 'Je suis un humoriste'. Mais je suis désolé. Quand on lance des paroles très dangereuses à l'égard des juifs, ça veut dire : 'Il faut les tuer'. C'est un message de violence absolue" a-t-elle estimé.