La presse tire la sonnette d'alarme. Alors que de nombreux titres sont confrontés à l'effondrement de leurs recettes publicitaires et à des difficulté de distribution, l'Alliance de la presse d'information générale (Apig) a tenté d'alerter les pouvoirs publics dans une tribune, comme l'a rapporté hier "Le Figaro".
"La presse d'information générale travaille aujourd'hui 'à découvert' et cela risque d'être fatal à de nombreux titres, déjà fragilisés économiquement avant la crise", prévient ainsi le texte, estimant qu'un "soutien déterminé de l'État est aujourd'hui indispensable". Et de se plaindre qu'"aucune mesure de soutien à la presse n'a été adoptée alors que des entreprises et des secteurs menacés font légitimement l'objet de mesures spécifiques".
Alors que le gouvernement a officiellement écarté la piste, l'Agir demande ainsi un crédit d'impôt pour les annonceurs investissant dans la presse. L'institution représentant les journaux nationaux et régionaux préconise aussi "le fléchage des campagnes de communication publique et la prolongation du dispositif exceptionnel d'indemnisation du chômage partiel". L'Alliance propose aussi "l'instauration d'un taux zéro de TVA" et "d'un cadre fiscal incitatif à la souscription d'abonnements". Ces demandes ont été relayées par le sénateur communiste Eric Bocquet dans un courrier au premier ministre.
Selon la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale, la presse écrite accuse une baisse de plus de 50% de ses ventes entre le mois de février et le début du mois d'avril, à laquelle s'est ajoutée l'annulation des campagnes des annonceurs (-70% sur le mois d'avril).