C'est non. Selon "Les Echos" citant le ministère de l'Economie, le gouvernement ne mettra pas en place un crédit d'impôt à destination des annonceurs. Censé inciter les entreprises à poursuivre leurs investissements en publicité en échange d'une réduction d'impôt, ce dispositif était préconisé par la plupart des acteurs du secteur, chaînes de télévision en tête, de TF1 à M6. Cette mesure était également prônée par plusieurs organisations professionnelles des médias et de la communication (AACC, Sirti, SRI, Union des Marques, UPE, Udecam...), ainsi que par des parlementaires, alors que d'aucuns prédisent un effondrement du marché de presque 25% en 2020.
A en croire le quotidien économique, le gouvernement souhaiterait éviter des effets d'aubaine, autrement dit que ce crédit d'impôt ne bénéficie à des entreprises qui ne sont pas en difficulté ou qui sont déjà très aidées par l'Etat via d'autres dispositifs. D'autres pistes seraient actuellement à l'étude du côté du gouvernement pour permettre d'aider les médias frappés de plein fouet par la crise. Selon la députée Aurore Bergé interrogée par nos confrères, la piste d'un crédit d'impôt spécifiquement pour les éditeurs serait notamment à l'étude.
Outre la mise en oeuvre de ce crédit d'impôt, les patrons des grands groupes de télévision privés français ont réclamé ces dernières semaines au gouvernement plusieurs mesures censées les aider à surmonter la crise du marché publicitaire. Début avril, Gilles Pélisson, patron de TF1, préconisait ainsi urgemment "une expérimentation de 6 à 12 mois pour la publicité cinéma" à la télévision, ou encore une autorisation rapide de "la publicité segmentée", deux mesures déjà prévues sous conditions dans la future loi audiovisuelle, repoussée une nouvelle fois aux calendes grecques.
Gilles Pélisson avait aussi relancé l'idée d'une suppression de la publicité sur les antennes de France Télévisions afin de soutenir les groupes privés du PAF. Nicolas de Tavernost, son concurrent de chez M6, lui avait emboîté le pas quelques jours plus tard, reprenant ses idées à son compte et préconisant en plus la fin rapide des jours interdits de cinéma à la télé.