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Le gouvernement français espionne toutes nos conversations numériques
Publié le 4 juillet 2013 à 16:44
Par Benoit Daragon | Journaliste
A l'instar du controversé programme d'espionnage américain Prism, la France aurait, révèle Le Monde, mis en place un système d'espionnage qui enregistre automatiquement les données de nos ordinateurs et nos téléphones.
A droite, Bernard Bajolet, le directeur de la DGSE. A droite, Bernard Bajolet, le directeur de la DGSE.© Abaca
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Un petit air de "Big Brother". L'informaticien Edward Snowden a révélé qu'avec le programme d'espionnage Prism, les Etats-Unis avaient espionné ses alliés d'Europe. Depuis le jeune homme refuse de retourner dans son pays qui l'accuse d'espionnage et a demandé l'asile à une vingtaine de pays, dont la France. Officiellement en colère après ces révélations, la France ne semble pourtant pas vouloir accueillir le jeune homme. Et pour cause, selon Le Monde de cet après-midi, notre pays aurait lui aussi un système d'espionnage similaire...

C'est un des systèmes informatiques les plus performants du monde, qu'aurait mis en place la Direction générale de la sécurité extérieure dans les sous-sols de son siège, dans le 20eme arrondissement de Paris. Dans son édition datée de demain, Le Monde explique que la DGSE a construit un système informatique très puissant qui "collecte systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France, tout comme les flux entre les Français et l'étranger". Les ordinateurs hyper puissants qui tournent dans les sous sols permettraient de chauffer l'ensemble des bâtiments du siège...

Un système clandestin

La DGSE enregistre ainsi des milliards de données personnelles (mails, SMS, appels téléphoniques et même des messages Facebook ou Twitter) pour lutter, du moins officiellement, contre le terrorisme, pour défendre le patrimoine économique ou protéger "la sécurité nationale". Cette énorme base de données est utilisée par plusieurs services de renseignements, comme la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), les douanes, etc...

Ce qui intéresse les différents services ce ne sont pas les conversations en elles-mêmes mais la possibilité de savoir qui entretient des relations avec qui et dans quelles proportions. Le Monde estime que ce système, parfaitement connu des parlementaires, est pourtant "clandestin". En effet, il bénéficie d'un flou juridique bien que la réglementation française ne permette pas la collecte automatique et illimitée de données personnelles. Communiquez, vous êts espionnés !

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