Ce soir, les groupes Bolloré et Canal+ ont annoncé leur projet de partenariat. Il prévoit le rachat de 60% du capital de Bolloré Média, la société éditrice de Direct 8 et Direct Star, moyennant 279 millions d'euros. Dans les trois ans, la chaîne cryptée aura la possibilité de monter à 100%. Mais cette prise de contrôle sera soumise à l'approbation des autorités compétentes, comme le CSA. Dans un entretien aux Echos, Bertrand Méheut, PDG du groupe, se montre confiant : "Je ne vois pas dans quelle mesure cette opération pourrait soulever des critiques. Les chaînes qui sont concernées par l'opération présentent moins de 4 % de part d'audience cumulée. Canal+ sera un tout petit acteur de la télévision gratuite. Je vous rappelle que TF1, qui était déjà en position dominante sur le gratuit, a été autorisé à racheter TMC et NT1".
Surtout, avec le rachat de ces deux chaînes de la TNT, Canal+ s'expose à une violation de la législation qui prévoit qu'un opérateur ne peut disposer que d'un maximum de sept fréquences sur la TNT. Or, le groupe Canal+ en détient déjà six (Canal+, i>Télé, Canal+ Sport, Canal+ Cinéma, TPS Star et Planète+). D'autre part, le groupe Canal+ n'a pas abandonné l'idée de lancer sa fameuse chaîne "Canal 20" malgré le flou qui entoure la question des canaux compensatoires ces derniers mois.
"En effet, nous dépasserons le maximum de sept fréquences autorisées lorsque (le rachat) sera finalisé", reconnait Bertrand Méheut. "Nous aurons donc la nécessité de restituer une, voire deux fréquences suivant la situation. Plusieurs scénarios sont envisagés. Mais d'ores et déjà, je peux vous dire qu' il n'est pas question de restituer la fréquence de notre chaîne d'information i>Télé", ajoute-t-il. Dès lors, Planète et TPS Star, les chaînes payantes qui ne font pas partie du "bouquet Canal+", apparaissent comme les fréquences les plus menacées. D'autant plus que la convention de TPS Star prendra fin au mois de mai...