LCP et Public Sénat ne fusionneront pas. En tout cas pas dans un futur proche. Aujourd'hui, le bureau du Sénat s'est ainsi prononcé à l'unanimité contre une fusion des deux chaînes parlementaires, suivant ainsi les conclusions de la mission présidée par Isabelle Debré sur le sujet.
Le bureau du Sénat avait confié en décembre à cette dernière la présidence d'une mission chargée d'"analyser les possibilités de rapprochement et de mutualisation des moyens" entre LCP et Public Sénat. Ladite mission a finalement plaidé contre la fusion pour des raisons "à la fois économiques, sociales et institutionnelles". Elle a notamment estimé que les économies escomptées seraient relativement modestes et n'interviendraient qu'à moyen terme.
Selon elle, une fusion aurait aussi entraîné inévitablement un plan social. "L'existence de deux chaînes présente par ailleurs une vertu pédagogique pour nos concitoyens et participe à la défense du bicamérisme", veut aussi croire le bureau du Sénat. Ce dernier a cependant préconisé davantage de mutualisation, passant notamment par la fusion des sites internet des deux chaînes, la mise en place d'un portail commun pour les vidéos à la demande (VOD) et la création d'une structure commune d'archivage.
En novembre dernier, c'est Claude Bartolone qui avait proposé par courrier à Gérard Larcher de fusionner les deux chaînes parlementaires. Selon le président de l'Assemblée nationale, ce rapprochement devait permettre de faire "entre cinq et sept millions d'euros" d'économies. Claude Bartolone avait aussi estimé que cela permettrait "de donner encore plus de visibilité" au canal 13 de la TNT avec "plus de cohérence et de moyens". Interrogé sur sa volonté de passer par une proposition de loi en cas d'échec du dialogue avec Gérard Larcher sur ce projet de fusion, Claude Bartolone avait préféré botter en touche. "Je ne veux pas savoir" avait-il simplement éludé à l'époque, ne fermant toutefois pas la porte à une telle procédure.
Créées en 2000 et 1999, Public Sénat et LCP partagent le canal 13 de la TNT depuis son lancement en 2005. Les deux chaînes sont dotées respectivement d'un budget de 18,5 et de 16,6 millions d'euros en 2014.
Mise à jour 18h12 : Dans un communiqué, Claude Bartolone annonce qu'il "prend acte avec regret du rejet par le Sénat du projet de fusion entre les deux chaînes parlementaires". Selon le président de l'Assemblée nationale, "les membres du Bureau du Sénat (...) manquent ainsi une occasion de montrer aux Français que le Parlement s'inscrit pleinement dans la modernité, dans la sobriété et dans l'effort commun de redressement des comptes publics". Et Claude Bartolone de souligner que "le principe de deux chaînes parlementaires se partageant le même canal fait figure d'exception française et ne correspond en rien à une exigence de service public pour le téléspectateur".