Ce soir, France 2 lance "Dix pour cent", sa nouvelle série sur le monde des agents. Cette plongée réjouissante dans les coulisses du cinéma français a conquis la rédaction de puremedias.com. Quelques heures avant son démarrage, voici dix choses à savoir absolument sur cette série (dont le premier épisode est toujours disponible en avant-première sur internet).
Le titre de la série fait évidemment référence à la part du cachet d'un acteur que touche son agent. Si cela est connu, les détails du métier de l'agent le sont en revanche beaucoup moins. Plus que des conseillers juridiques, les agents sont surtout des agents artistiques, qui aiguillent leurs acteurs dans leurs choix de film, leur dégottent des projets, aident un réalisateur à faire ses castings, et sont appelés à la rescousse à la moindre contrariété ou gros problèmes sur un tournage ! A l'origine, Dominique Besnehard souhaitait appeler sa série "10 avenue George V", l'adresse des anciens bureaux d'Artmedia où il a exercé le métier d'agent pendant de nombreuses années.
Série en grande partie comique, "10%" est pourtant criante de vérité. Et pour cause, Dominique Besnehard s'est inspiré de ses propres souvenirs pour inventer les situations auxquelles sont soumises ses personnages. Et pour les quatre agents qui ont les rôles principaux, joués par Grégory Montel, Camille Cottin, Thibault de Montalembert et Liliane Rovère, il s'est directement inspiré des agents les plus influents du cinéma français. Laurent Grégoire,Elisabeth Tanner, Bertrand de Labbey, François-Marie Samuelson ou Josette Arrigoni : ces personnalités, en activité ou à la retraite, ont toutes prêté quelques traits de caractère aux personnages principaux.
Cécile de France, Nathalie Baye, Laura Smet, François Berléand, Audrey Fleurot, Line Renaud, ou Françoise Fabian : tous ont accepté de jouer leur propre rôle dans "Dix pour cent". Mais la production a ramé avant de recruter ces guests. Une trentaine d'acteurs ont refusé, comme Sophie Marceau et Gérard Jugnot. "Beaucoup d'acteurs ne voulaient pas faire croire que leur personnage dans la série puisse leur ressembler. Et puis il faut de l'auto-dérision. C'est très courant en Angleterre et au Etats-Unis mais pas beaucoup en France...", a expliqué Cédric Klapisch dans une interview à puremedias.com. Appelée à la rescousse pour remplacer Laetitia Casta, qui a planté la production à quelques jours du tournage, Julie Gayet a accepté immédiatement. Elle a bien fait, son face-à-face avec JoeyStarr dans le cinquième épisode est l'un des meilleurs moments de la série.
Quelques plans de la série ont été tournés lors de la dernière Cérémonie des César. Mais pour faire "vrai", il aurait fallu que de nombreuses stars acceptent de faire de la figuration. Seul Gilles Lellouche, qui a tourné avec Cédric Klapisch dans "Ma part du gâteau", a accepté de venir faire une mini apparition. Pour le reste, la prod a feinté en faisant sonner de nombreux téléphones de stars. Le name dropping est de rigueur dans "Dix pour cent" !
Approché dans un premier temps, le réalisateur François Ozon a refusé le projet de son ancien agent. Dominique Besnehard s'est retourné vers Cédric Klapisch pendant le tournage de "Casse-tête chinois", dans lequel il avait un petit rôle. Celui qui avait envie de travailler sur une série télé a accepté car, une fois n'est pas coutume, il n'avait pas à écrire le scénario. Il a donc été le directeur artistique de la série dont il a signé deux épisodes. Les autres ont été réalisés par sa compagne Lola Doillon et par Antoine Garceau.
Les situations dans lesquelles les acteurs sont plongés dans la série sont clairement inspirés d'histoires qui sont arrivées à Dominique Besnehard. C'est le cas de la scène où Audrey Fleurot se fait accompagner par son agent au ministère des Finances par exemple. "Il m'est arrivé d'accompagner Béatrice Dalle régler ses histoires d'impôts à Bercy. Le type qui nous a reçus a demandé à Béatrice : 'Qu'est-ce que vous possédez ?' Elle a eu cette réponse digne d'Arletty : 'Tout est dans mon sac!'", raconte le producteur dans TéléObs. Du coup, on aimerait savoir quelle actrice a dû se refaire le visage pour tourner dans un film américain...
Avant de proposer la série à France 2, la production est allée voir Canal+. La chaîne aimait le projet mais voulait une série avec un humour plus acide, plus trash, où, par exemple, les problèmes de drogues des acteurs et les amours secrètes seraient régulièrement traités. Voulant une série légère, la chaîne publique a en revanche refusé un épisode où il était question de cachets d'ecstasy.
La qualité, ça a un coût. France 2 a déboursé aux alentours de six millions d'euros pour les six épisodes de "Dix pour cent". Un million d'euros par épisode, c'est la tranche supérieure des budgets habituels de la chaîne. Les séries comme "Candice Renoir" ou "Nina" ont des budgets plus faibles. A ce prix-là, "Dix Pour cent" doit absolument battre TF1 ce soir. Pour cela, elle doit dépasser les 4 millions de téléspectateurs.
Avant même que la chaîne ne décide si elle commande ou pas de deuxième saison, l'équipe de scénaristes de Fanny Herrero a déjà commencé à écrire une suite à "Dix pour cent".
Objectif : ne pas perdre de temps pour que les personnages reviennent au plus tard à Noël 2016 !
La production espère profiter des excellentes critiques de la première saison pour convaincre de nouveaux acteurs prestigieux pour la suite. Pendant la longue promotion de "Dix pour cent", Dominique Besnehard a multiplié les appels du pied à Kev Adams. La présence de Christophe Lambert, dont le nom est évoqué dans une scène clé de la série, est également espérée. Pour le reste, la production est ouverte. Il est évident que si Jean Dujardin souhaite participer à la série, les portes lui seront grandes ouvertes.