Vincent Maraval avait tiré la sonnette d'alarme en 2012, dans une tribune assassine. Deux ans plus tard, le CNC a pris des mesures pour limiter les salaires parfois très élevés des stars du cinéma français. Comme l'annoncent nos confrères des Echos, le Centre national du cinéma et de l'image animée a décidé vendredi, lors d'un conseil d'administration, de refuser d'accorder des financements aux projets de films (compte de soutien automatique ou aides sélectives) si la rémunération prévue pour une "star" est trop importante.
Dans le détail, pour un film dont le budget est inférieur à 4 millions d'euros, la rémunération maximale d'un acteur, réalisateur ou scénariste star se limite à 15% de ce budget. Entre 4 et 7 millions d'euros, le CNC se limite à 8%, et même à 5% lorsque le film coûte entre 7 et 10 millions d'euros. Enfin, au-delà des 10 millions de budget, la rémunération maximale la plus élevée accordée à une "star" doit se limiter à 990.000 euros si le film souhaite obtenir l'aide importante au financement de la part du CNC.
Comme le précise un spécialiste du cinéma aux Echos, cette mesure ne pourra pas totalement empêcher les rémunérations trop importantes - des financements extérieurs, par les chaînes de télévision notamment, sont toujours permis - mais devrait au moins les limiter. Déjà, en janvier dernier, un an après la tribune assassine de Vincent Maraval, un rapport remis par René Bonnell préconisait de "modérer les cachets excessifs" de certains acteurs. Le mois suivant, le JDD révélait que Dany Boon avait pour sa part empoché "un cachet record" de 6 millions d'euros pour son dernier film, "Supercondriaque", où il est acteur, réalisateur et scénariste.