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"L'existence de Radio France est menacée" : Les syndicats de la Maison ronde et de France Télévisions appellent à la grève contre la réforme de l'audiovisuel public de Rachida Dati
Publié le 27 mars 2025 à 12:34
Par Ludovic Galtier Lloret | Journaliste
Né en Isère entre le tirage de la première boule noire de l'histoire de "Motus" et la première visite de candidats à "Fort Boyard", Ludovic Galtier est journaliste à Puremédias depuis octobre 2021. Il est passionné par la politique, l'économie des médias et leur stratégie de programmation.
Les syndicats de Radio France disent craindre, dans un communiqué publié ce mercredi 26 mars 2025, "le démantèlement" de leur entreprise et son "placement sous la tutelle de France Télévisions". Ils appellent les salariés de la Maison ronde à cesser le travail le mardi 1er avril 2025.
Sibyle Veil sur France Inter © Christophe Abramowitz - Radio France
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Le climat social se tend à Radio France et France Télévisions. À quelques jours de l'examen à l'Assemblée nationale de la réforme de l'audiovisuel public, les syndicats CFDT, CGT, FO, SNJ, Sud et Unsa des deux entreprises publiques ont déposé, ce mercredi 26 mars 2025, un préavis de grève pour les lundi 31 mars et mardi 1er avril 2025 (seulement pour le 1er avril à Radio France). Ils redoutent les conséquences du "projet de holding-fusion de l'audiovisuel public" maintes fois remisé, porté par la ministre de la Culture Rachida Dati.

Vers le regroupement des salariés de Franceinfo TV et radio et ceux de France 3 et Ici ?

Cité par le Premier ministre François Bayrou, lors de son discours de politique générale en janvier 2025, le projet de réforme de l’audiovisuel public est sur les rails, porté par la ministre de la Culture Rachida Dati. Il s’agit de créer une holding, France Médias, chapeautant quatre filiales (France Télévisions, Radio France, France Médias Monde, Institut national de l’audiovisuel) sous l’autorité d’un ou d’une présidente. Le projet initial prévoyait une fusion des sociétés, dans une sorte de BBC à la française, mais il avait été interrompu par la dissolution de l’Assemblée nationale en 2024.

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"Qu'il s'agisse d'une holding légère ou d'une loi visant clairement la fusion à moyen terme, ce projet aura pour conséquence de démanteler notre entreprise en la plaçant sous la tutelle de France Télévisions et en ouvrant la porte à des filialisations, notamment pour Ici et Franceinfo", anticipent les syndicats de Radio France. "Radio France y perdrait son autonomie budgétaire, son indépendance éditoriale et son agilité, facteurs de réussite plébiscités par le public dans le domaine de l'audio, radio et numérique".

Selon l'étude d'impact de la réforme de l'audiovisuel, révélée par "Challenges" ce mercredi 26 mars, Rachida Dati envisagerait "la création d’une filiale Franceinfo qui rassemblerait les personnels de France Télévisions et Radio France travaillant actuellement pour cette offre". Sur la même logique, pour l’information de proximité, est évoqué la "création d’une filiale Ici qui rassemblerait les personnels de France Télévisions travaillant au sein du réseau France 3 et les personnels de Radio France rattachés au réseau France Bleu renommé récemment Ici."

"Il ne s'agit que d'une posture politique qui affaiblirait les médias publics au profit des acteurs privés"

"Ce projet de réforme de la gouvernance de l'audiovisuel public et les baisses budgétaires associées auront de graves conséquences s'il est adopté", abondent dans le même sens que leurs collègues de la Maison ronde les syndicats de France Télévisions dans leur préavis. Ils craignent "une mise en danger des services et des programmes proposés aux publics, contraints par des budgets qui ne cessent de se réduire", ainsi qu'un "risque de mainmise politique aggravée en cas de gouvernance toujours plus verticale et réduite".

"Tout ce qui fait la réussite de Radio France semble poser problème à la ministre de la Culture", concluent les syndicats de Radio France. Le "seul argument" de Rachida Dati consiste, d'après eux, de "répéter que le service public de l'audiovisuel doit se rassembler pour être plus fort face aux plateformes numériques". "Mais Radio France est déjà leader dans son domaine", protestent-ils. "Il ne s'agit que d'une posture politique (...) qui affaiblirait France Télévisions, France Médias Monde, l'Ina et Radio France au profit des acteurs privés".

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