C'est peu dire que Vincent Cespedes n'a pas beaucoup apprécié la dernière couverture de "Closer". Dans son édition du vendredi 18 juillet, le magazine people affirmait en Une que le médiatique philosophe entretenait une liaison avec Sophie Marceau, récemment séparée de Christophe Lambert. "Sophie Marceau : elle a quitté Christophe Lambert pour lui !" titrait ainsi "Closer" avec à l'intérieur, une série de plusieurs photos prises dans la rue et censées prouver cette révélation.
Hier, Vincent Cespedes a choisi de répondre au magazine du groupe Mondadori en publiant une tribune sur Rue89 intitulé "J'ai été attrapé par Closer, la machine à encoupler". Evoquant une "diffamation", l'écrivain a pris pour cibles les fameux clichés publiés par "Closer".
"La bise parisienne d'après restau : joue gauche, joue droite, avec main dans le dos. Une seconde ; quinze clichés. Publiés séparément, trois de ces clichés donneront l'impression d'une marche langoureuse bras dessus, bras dessous (la main dans le dos, qui précède l'approche des visages), puis d'une tension érotique suprême où les visages se sourient à quelques centimètres l'un de l'autre (l'immédiate après-bise), puis d'un baiser hollywoodien (la bise, prise de dos pour qu'on ne voit pas où tombent les bouches)". Et Vincent Cespedes de décrire une manipulation : "Bref, un simple jeu de 'slowmotion' sordide, comme Closer sait les concocter, avec un baratin pro-encouplement comme les lecteurs de Closer les affectionnent".
Le philosophe dénonce ainsi la volonté du magazine "d'encoupler" à toute force les célébrités pour augmenter ses ventes. "Star fraîchement désencouplée = scoop en puissance, c'est pourquoi on ne peut la laisser hors-couple trop longtemps. La concurrence est rude, au royaume des conneries gratuites. Le 11, Sophie se désencouple officiellement d'avec Christophe ; le 12, on la piste dans tout Paris pour la réencoupler avec le premier venu, grâce à la magie du shooting et du commentaire guimauve. Histoire d'être le premier à dire " couple ! " et à multiplier ses ventes" a-t-il taclé.
"Il y a pourtant du pathétique, dans cette jouissance à piller les vies privées et à répandre le mensonge pour faire jouir des lecteurs en mal de fictions émoustillantes" estime-t-il. Vincent Cespedes conclut en appelant au boycott du magazine. "Le boycott de Closer peut servir d'indice à notre libération contagieuse" a-t-il expliqué avant d'inviter les Français à "vivre plusieurs vies plutôt que de (se) repaître de la vie des autres".